Les prairies naturelles sont des milieux très riches et diversifiés, que l’on voit disparaître sur le territoire au profit des cultures ou des prairies semées. Face à ce constat, nous avons eu envie de proposer une journée à destination des exploitants pour les sensibiliser aux multiples atouts que représentent ces milieux. Cette journée a été organisée par le GAB 23 (Groupement des Agriculteurs Bio de la Creuse) avec le CEN et la LPO pour pouvoir aborder le sujet du point de vue faunistique et floristique :

– Laura Taysse, salariée de la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux), nous a apporté des éléments sur le déclin des populations d’oiseaux communs en lien avec les prairies. Les prairies sont importantes en période de nidification des oiseaux surtout pour la ressource alimentaire protéique (chenilles, sauterelles…). Elle a mis l’accent sur une espèce, très menacée avec quelques couples sur le plateau de Millevaches, dépendante de nos prairies et de nos tourbières : la Pie grièche grise (Lanius excubitor),

– Amandine Sanchez, animatrice du Réseau Zones Humides au Conservatoire, a poursuivi en ayant avec une approche par milieux, en précisant qu’il existe non pas “une prairie” mais “des prairies naturelles”. On peut retrouver sur une prairie plus d’une quarantaine d’espèces de plantes toutes intéressantes pour le bétail, certaines anti-parasitaires (cf. bulletin RZH : Hors-série Parasitisme). Plus une prairie est riche et diversifiée, plus le fourrage sera de qualité et l’animal sera en bonne santé, et plus elle sera résiliente face au changement climatique. C’est la diversité des plantes et de fleurs qui font la diversité des insectes et pollinisateurs sauvages.

Merci au GAEC de Vervialle, installé à la Nouaille (23), de nous avoir accueilli sur leur ferme et pour leurs retours d’expériences très intéressants sur la gestion de leurs prairies naturelles. D’après des analyses de fourrages qu’ils font sur toutes leurs parcelles, la meilleure (du point de vue alimentaire pour le troupeau : valeur nutritive, digestibilité, taux de matière sèche…) était une prairie humide riche en lotier des marais (Lotus pedunculatus), une légumineuse qui se plaît dans nos prairies.

Nous avons discuté avec le groupe d’une future journée technique ou d’une formation de plusieurs jours sur cette thématique, pour permettre aux éleveurs d’améliorer leurs connaissances sur la gestion de leurs prairies en lien avec la biodiversité.

Les actions ont été financées dans le cadre du programme Sources en Action (Contrat Territorial Milieux Aquatiques de la Vienne Amont) par l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne, la Région Nouvelle-Aquitaine et l’Europe.