L’année 2024 a été propice à l’observation des papillons de nuit, 10 nouvelles espèces ont été découvertes en quelques mois dans le département.

Parmi elles, 4 premières mentions régionales :

  • Pyrausta inornatalis, espèce originaire d’Amérique du Nord, introduite par les pépinières/jardineries ayant importé des sauges américaines. Elle a tout d’abord été vu sur le secteur de l’Agenais, le Gers, la Haute-Garonne, puis une population a été observée en Albret (tous les stades observés). Il s’agit également d’une première mention nationale, et certainement pour le Paléarctique occidental ;
  • Loxostege fascialis, cette espèce est décrite pour la première fois en France dans les environs de Cannes (Pierre Chrétien, 1898) comme semblant être abondante sur les milieux escarpés, rocheux, calcaires et très arides, avec une émergence sur la première quinzaine de mai. La chenille se trouve sur Cervaria rivini et Laserpitium siler;
  • Idaea libycata, petite géomètre méditerranéenne, depuis sa découverte en Libye, elle n’a été trouvée qu’en quelques points du Var, des Hautes-Alpes et des Pyrénées orientales. Bien que très localisée, elle peut être commune dans ses stations. Affectionne les endroits steppiques bien exposés ;
  • Eupithecia oxycedrata, Eupithécie liée à la présence de Juniperus ou de Cupressus, principalement méditerranéen ;
  • Zygaena erythrus, à ce jour l’espèce se cantonne principalement sur le pourtour méditerranéen, remontant également en vallée du Rhône. Récemment trouvée en Tarn-et-Garonne et déjà connue du Lot.

Les autres espèces observées sont les suivantes :

  • Ctenoplusia accentifera, petite noctuelle migratrice subtropicale observée ponctuellement en automne (assez rare) ;
  • Hypena lividalis, espèce migratrice, s’observe principalement dans les régions méridionales avec des apports ponctuels venus du continent africain. Elle se développe sur des milieux xériques et calcaires ;
  • Hylaea fasciaria, elle se rencontre dans toute l’Europe, à travers l’Asie jusqu’à l’Altaï. En France, largement répartie de la plaine à la montagne, elle affectionne les boisements de résineux ;
  • Scopula emutaria, présente principalement sur les littoraux de l’Atlantique, de la mer du Nord et de la Méditerranée. On peut l’observer sur les dunes abritées, les bords de marais salants et les mégaphorbiaies à Calystegia sepium;
  • Spoladea recurvalis, migratrice s’observant principalement sur le pourtour méditerranéen, mais de plus en plus régulier sur l’ensemble de la France métropolitaine.

Près de 1 000 espèces sont connues à ce jour du département, grâce à une forte pression d’observation des salariés du CEN et le travail réalisé par Jean Haxaire (https://sphingidae-haxaire.com/) sur la connaissance des hétérocères en Lot-et-Garonne depuis plusieurs décennies.