Suite à l’inquiétude grandissante des élu.e.s communaux face à l’intensification de la production sylvicole sur leur territoire, marquée par un recours fréquent à la coupe de renouvellement et une transformation des peuplements forestiers au profit de la monoculture ou par la plantation d’essences allogènes, la Communauté de Communes des Bastides Dordogne Périgord s’est emparée de la problématique en répondant favorablement au projet que leur proposait le Conservatoire.

C’est ainsi qu’à travers le projet « Préservation des vieilles forêts et autres boisements à forts enjeux et restauration de la trame forestière de la Communauté de Communes des Bastides Dordogne Périgord », lauréat de l’appel à projet Nature & Transition de la région Nouvelle-Aquitaine, le Conservatoire accompagne la collectivité dans son projet de préservation de son patrimoine forestier.

Avec une couverture forestière sur plus de la moitié de son territoire, elle constitue le principal réservoir de biodiversité forestière du SCoT du Bergeracois. Selon l’étude de l’IGN et du CBNSA (Godel et al., 2021), pas moins de 21 500 hectares de forêts présumées anciennes pourraient encore être présentes sur l’EPCI. Reste à savoir combien de massifs ont pu évoluer vers une maturité biologique suffisante pour les qualifier de vieilles forêts ?

Le 14 mars 2023 se tenait le 1er comité de pilotage de lancement du projet qui a réuni une vingtaine d’élu.e.s de la collectivité pour valider les objectifs et le programme d’actions. Les enjeux sont multiples, il s’agit de maintenir les réservoirs de biodiversité que sont les vieilles forêts et autres boisements à forts enjeux (comme les hêtraies) et de maintenir et restaurer la trame forestière (haies, arbres isolés, jeune massif) utilisée comme corridors de déplacements.

Pour y parvenir, quatre objectifs ont été fixés :

  • Associer les acteurs du territoire en lien avec la forêt pour permettre une meilleure réussite du projet ;
  • Inventorier les vieilles forêts du territoire et autres boisements à forts enjeux pour les préserver de possibles altérations ;
  • Maintenir voire améliorer la trame forestière pour permettre des connections entre boisements à enjeux ;
  • Sensibiliser à la nécessité d’adapter les pratiques sylvicoles actuelles pour davantage prendre en compte le fonctionnement des écosystèmes forestiers dans leur ensemble.

Déclinées en cinq actions, le programme prévoit sur 2 années de :

  • Réunir autour de la table tous les acteurs en lien avec la forêt à travers des conférences, des cinés-débats, des réunions techniques avec les professionnels de la filières bois (CNPF, associations, ETF, …) et avec les propriétaires forestiers susceptibles de posséder des vieilles forêts. Un plan de communication va être déployé.
  • Inventorier les vieilles forêts et autres boisements à forts enjeux selon un protocole d’échantillonnage pour les localiser puis les caractériser avec l’appui du CAU24 et le CNBSA. L’action doit aboutir à la production d’une carte.
  • Cartographier l’ensemble de la trame forestière à l’échelle communale.
  • Analyser la connectivité fonctionnelle potentielle de la trame forestière à travers la modélisation de la perméabilité de la matrice forestière avec pour modèle deux espèces cibles (une à faible et une à forte capacité de déplacement) avec l’appui technique de l’UMR BAGAP de l’INRA. L’action doit aboutir à la production d’une carte.
  • Identifier et hiérarchiser les tâches et les corridors à conserver et à restaurer. L’action doit aboutir à la production d’une carte et à moyen terme à la mise en œuvre d’une dernière action de mise en œuvre d’actions concrètes favorables à la connexion de la trame forestière par la plantation de haies et d’arbres isolés.

Tous les élu.e.s présent.e.s au COPIL ont manifesté un grand intérêt pour ce projet et surtout la volonté de préserver leur patrimoine forestier auquel ils sont très attaché.e.s. Rendez-vous dans deux ans pour une présentation des résultats !