Ça s’agite, ou plus précisément, ça frétille dans le nord de la Haute-Vienne. En effet, dans le cadre de la rédaction du plan de gestion de ce site haut-viennois, un inventaire botanique a été réalisé. Le site s’inscrit pleinement dans la trame bocagère de Basse-Marche, secteur assez peu prospecté en-dehors de ses étangs.
Surtout réputé pour sa valeur paysagère et ses fonctions écologiques, le bocage l’est moins pour sa richesse faunistique et floristique que l’on a vite fait d’affubler de nature “ordinaire”. En démentis le périmètre étudié s’est révélé d’une grande richesse phytoécologique et floristique. 62 types de végétations (au sens EUNIS), dont 15 d’intérêt communautaire y ont été identifiées. Pour la flore, ce sont 428 espèces qui ont été recensée dont 28 déterminantes de ZNIEFF. Les résultats de cette étude amènent d’ailleurs, tout naturellement, à proposer une partie du site à l’inscription à cet inventaire.
L’inventaire avait pour priorité un ensemble de parcelles en déprises, dites “biens sans maîtres” qui constitue une opportunité foncière et une perspective de partenariat pour le CEN NA avec la commune de Lussac-les-Églises. Un projet de parc photovoltaïque s’est fait jour, projet dont l’implantation pourrait concerner ce secteur sensible. Dès lors, les inventaires du CEN NA vont également permettre d’établir un diagnostic écologique fin, apte à définir la pertinence de l’implantation de l’éventuel projet et prioriser les enjeux de conservation des végétations.
Plus largement, outre le réel intérêt de certaines prairies, l’étude a permis de mettre en évidence une forte densité de mares prairiales avec des cortèges parfois exceptionnels. Une hiérarchisation de ces mares en fonction de leur intérêt écologique permettra de cibler les démarches partenariales avec les exploitants, dans un but de préservation et de restauration de ce patrimoine agro-écologique.