Le 16 décembre 2021, s’est déroulée en visio-conférence, la  6ème rencontre technique du réseau de gestionnaires d’espaces naturels de Nouvelle-Aquitaine dont la thématique était axée sur la restauration/renaturation d’espaces naturels. Le CEN Nouvelle-Aquitaine y a partagé son expérience dans la restauration  de sites de lande.

Face au phénomène de régression des landes, le CEN Nouvelle-Aquitaine procède à des travaux dont l’objectif est la conservation durable de ces milieux. Ces travaux sont décidés en fonction de l’état de conservation de la lande: colonisation arbustive, vigueur des chaméphytes ligneux et dynamique de la Fougère aigle (Pteridium aquilinum). Cette dynamique de végétation entraîne bien souvent, sans mesures de gestion, la disparition des landes à bruyères.

La lande de Puyconnieux a été choisie pour illustrer les travaux de restauration que le Conservatoire a réalisé pour freiner la dynamique de la Fougère aigle.

La Lande de Puyconnieux, d’une superficie de près de 10 ha, est localisée sur la commune de la Chapelle-Montbrandeix, dans le département de la Haute-Vienne, sur le territoire du PNR Périgord Limousin. Le CEN Nouvelle-Aquitaine intervient sur ce site depuis 2013 grâce à des conventions de gestion avec des privés et la commune.

Abandonné depuis de nombreuses années, le site est caractérisé en 2013 par la présence de landes mésophiles en très mauvais état de conservation : colonisation à plus de 50 % par la Fougère aigle et la Bourdaine.

Après plusieurs réunions d’échanges avec les propriétaires, la commune et les habitants, l’itinéraire technique de restauration de la lande par décapage est retenu. Cette opération consiste à enlever la végétation existante ainsi que les 10-15 premiers cm du sol (comprenant les rhizomes de Fougère aigle) afin de mettre à nu le sol et ainsi favoriser l’expression de la banque de graines de dans le sol par remise en lumière.

3 zones d’une superficie de plus de 6000 m² chacune ont ainsi été traitées de 2013 à 2015.

Ces travaux ont ensuite été suivis  par la mise en culture avec un mélange de sarrasin et avoine, dans l’objectif de créer un couvert végétal dense freinant le développement de la Fougère aigle.

Les suivis scientifiques montrent des résultats très encourageants dès la première saison de végétation, avec une très nette diminution de la Fougère aigle au profit des chaméphytes (Bruyère cendrée, Bruyère à quatre angles, Callune) associés à l’Ajonc nain et la Molinie.