Cette année le troupeau s’est étoffé, l’éleveur Bastien CAZIN, installé à Razès en agriculture biologique, nous a mis à disposition 103 brebis pour venir pâturer les landes de la Gartempe, contre 78 l’année dernière. Elles sont gardées par la bergère Solène qui fait part de son expérience dans un journal de pâturage détaillé.

Carnet de pâturage, 26 mai 2021, Les Vérines, Châteauponsac : La journée commence tôt, dès 6h du matin, il fait chaud. Les brebis sont sorties du parc fixe par en haut, elles en profitent pour manger les herbes hautes qui bordent le chemin forestier. Long arrêt sur une prairie en bord de Gartempe. Elles ont pu boire à la rivière. Chaume sur la lande des Vérines (sur les coussins de Bruyère cendrée, Callune et Ajonc nain). Elles grignotent Bourdaine et Genêt à balai (cf. photo). Après quelques heures, en début d’après-midi, j’amène les brebis sur une autre prairie en bord de rivière, où j’ai monté un parc souple hier. En route, elles mangent et piétinent aux deux petites landes des Coutures. En début de soirée, je les ramène au parc fixe en passant à travers les Landes de Nazat et des Vérines.

Carnet de pâturage, 8 juin 2021, Les Houmeaux, Châteauponsac : Changement de quartier, j’amène les brebis sur les deux landes un peu excentrées du Peu Julliard et des Houmeaux. J’avais monté un parc souple la veille sur la première, pour toutes les nuits de la semaine. Le matin, tant qu’il fait encore bon, elles pâturent la landes des Houmeaux, beaucoup de bourdaines, de ronces et de jeunes bouleaux. Chaume à l’ombre, dans les sous bois alentour. Petit passage par la lande de Peu Jullard, puis descente à la prairie humide pour l’après-midi. Elles boivent au ruisseau, il fait très chaud. Je reviens en fin d’après-midi pour les reconduire passer la nuit au Peu Julliard, dans le parc souple. Elles ont largement de quoi se nourrir jusqu’à demain et plusieurs jours, il y a beaucoup plus d’arbustes (bourdaine, ronce) et jeunes arbres (chênes, bouleaux, pins).

 

L’augmentation du troupeau de brebis a été favorable à la régénération des landes : consommation des jeunes ligneux, des graminées, des genêts, des ronciers, et des jeunes pousses d’Ajonc et de Bruyère, piétinement des vieux pieds de chaméphytes et de la Fougère aigle. Néanmoins, la nourriture disponible sur les landes est de plus en plus abondante à mesure des épisodes de pâturage, laissant penser que le pâturage pourrait  aisément durer quelques semaines de plus. A suivre.

Cette action de pâturage est financée dans le cadre d’un contrat Natura 2000 et est largement facilitée par l’implication de la commune qui met à disposition un logement pour la bergère.

Les brebis reviendront dans la vallée fin septembre pour un mois de plus. D’ici là, les habitants de Chateauponsac pourront rencontre Rose-Marie, en formation de paysagiste et en stage au CEN. En immersion durant un mois dans la commune, elle ira à la rencontre des locaux, à vélo, et récolteras des témoignages au gré de ses rencontres : leur perception et connaissance des landes à Bruyère, de leur restauration par le Conservatoire et du pâturage qui s’y déroule.