Dans le cadre de la réalisation de la cartographie des habitats naturels du Périmètre d’action territorial des Coteaux du Légal en Dordogne, une nouvelle station d’Astragale de Montpellier (Astragalus monspessulanus) a été découverte. Cette plante de la famille des Fabacées est très rare en Dordogne, où elle est uniquement connue dans un périmètre extrêmement réduit, au Sud des coteaux des Farges, et sur les coteaux voisins de l’Escaleyrou, sur l’autre rive de la Vézère. Elle bénéficie ainsi d’un statut de protection départementale. Une importante population d’Astragale de Montpellier a été trouvée sur les coteaux rocailleux de Condat sur Vézère, puisqu’une quarantaine de pieds ont été comptabilisés !

L’Astragale de Montpellier présente en France une aire de répartition centrée sur le pourtour méditerranéen et les massifs voisins des Alpes et des Pyrénées, tandis qu’elle est très localisée ailleurs. De petite taille (moins de 20 cm de haut), elle se reconnait à ses longues feuilles pennées, pourvue de nombreux petites folioles ovales et pointues, d’un vert pâle. Sa floraison peut être observée d’avril à août, présentant des grappes de fleurs roses à pourpres. Elle vit principalement sur des coteaux calcaires, appréciant les conditions sèches qui y règnent et entrainent l’apparition d’un cortège d’espèces typique aux affinités méditerranéennes.

L’Astragale de Montpellier est par ailleurs la principale plante-hôte de l’Azuré de l’Adragant (Polyommatus escheri), une espèce de papillon rare en Aquitaine où, en dehors des Pyrénées, elle est seulement connue à proximité de cette station. Sa présence est en effet étroitement liée à celle de l’Astragale sur laquelle se développent ses chenilles. La population de plaine est ainsi considérée comme étant en danger critique d’extinction. La pérennisation des pratiques traditionnelles de pâturage ovin est donc capitale sur le secteur, afin d’éviter l’embroussaillement des pelouses calcaires, et de favoriser le maintien de cette espèce de papillon, qui dépend directement de celui de sa plante-hôte.

Ces coteaux calcaires présentent une importante richesse faunistique et floristique, et d’autres espèces patrimoniales ont été observées au cours de ce travail de cartographie, comme la Spirée à feuilles de Millepertuis (Spirea hypericifolia subsp. obovata) ou encore la Renoncule à feuilles de graminée (Ranunculus gramineus) qui présente une floraison abondante au printemps. Des papillons comme l’Azuré du thym (Pseudophilotes baton) ou la Grande coronide (Satyrus ferula) ont également été contactés à proximité.