Mi-septembre, l’équipe technique est intervenu à Thiat pour restaurer deux mares communales dans le cadre du programme de travaux du Contrat Territorial Milieux Aquatiques du Bassin de la Gartempe amont. L’objectif de l’intervention était d’améliorer la capacité de rétention de l’eau des deux mares, la diversité floristique et la capacité d’accueil de la faune, amphibiens et odonates en particulier. Les travaux ont été prévus en dehors de la période de reproduction des amphibiens, entre fin août et janvier lorsque les premières pontes d’amphibiens peuvent être observées.

Thiat abrite un réseau de mares dense. La plupart ont été creusées par l’Homme pour fournir des points d’abreuvement aux moutons, là où les sols argileux retiennent les eaux pluviales. Ces mares abritent une grande richesse tant floristique que faunistique, ces points d’eau reposent sur un substrat argilo-sableux peu acide, contrastant avec l’acidité des sols de la grande majorité du département. 28 ont été étudiées par le CEN dans le cadre d’un plan de gestion élaboré en 2014.

Au moins dix espèces d’amphibiens se reproduisent dans les différentes mares du réseau de Thiat, chacune trouvant au sein de la grande diversité des points d’eau disponibles, celui répondant le mieux à ses exigences écologiques. La population de Rainette verte (Hyla arborea) y est particulièrement importante. La richesse en amphibiens est liée à l’importance du bocage encore existant sur la commune. Les haies sont des lieux de repli et des couloirs de déplacement privilégiés pour ces espèces. Peuvent aussi y être observés : le Triton marbré et le Triton palmé, les Grenouilles agile, rousse, et verte et la Salamandre, par exemple.

Dans les eaux profondes se développent des plantes aquatiques enracinées comme la Renoncule aquatique (Ranuculus aquatilis), le Flûteau nageant (Luronium natans) et différentes espèces de potamots (Potamogeton natans, P. polygonifolius, P. pusillus).

La restauration de ces deux mares impliquait deux types d’opérations : curage et colmatage à l’argile.

Le curage d’une des deux mares du Breuil, quasiment comblée par les sédiments et colonisée à 80% par des hélophytes, ici des Massettes (Typha sp.), avait pour objectif de retrouver différentes profondeurs et au moins 70% d’eau libre. L’intervention a consisté à retirer la matière organique accumulée à l’aide d’une mini-pelle mécanique et à réduire l’envahissement par les Massettes. La matière organique retirée a été exportée sur une parcelle voisine grâce à l’aide d’un agent communal et à la mise à disposition d’une benne tractée par la commune (cf. photo).

Le colmatage à l’argile de la mare de Chez Raslaud avait pour objectif de l’étancher (la couche imperméable d’argile avait été percée il y a plusieurs années) afin qu’elle puisse retrouver sa capacité de rétention de l’eau et d’accueil de la flore et faune. Le chantier a été réalisé en plusieurs étapes : la matière organique sèche accumulée dans le fond de la mare (en assec au moment des travaux) a été extraite et déposée à proximité des berges, puis une couche d’argile sèche (environ 20 cm) a été répartie sur le fond de la mare, de manière à étancher la couche existante mais poreuse, enfin, l’argile a été humidifiée. L’argile et l’eau ont été mises à disposition du Conservatoire par deux agriculteurs locaux (cf. photo). Ils ont également prêté main forte à l’équipe. A suivre au printemps prochain !

Cette action a été financée par l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne et la Région Nouvelle-Aquitaine dans le cadre du programme de travaux du CTMA du Bassin de la Gartempe amont.