Acquisition d’un réseau de landes sèches à Bruyère le long de la Gartempe (87)

Le 24 avril dernier le Maire de Châteauponsac (87) a signé l’acte de vente de 53 ha de landes sèches atlantiques à Bruyère cendrée, Callune commune et Ajonc nain, et de chênaie acidiphile au profit du Conservatoire. Ces 53 ha, dont 33 ha faisaient déjà l’objet d’une gestion par le Conservatoire (par maitrise d’usage), viennent s’ajouter à 14 ha en propriété sur la commune. Cette acquisition est l’aboutissement d’un projet initié en 2018 qui a pu se concrétiser grâce à la feuille de route régionale Néo Terra, par l’intermédiaire de la SAFER.

La commune de Châteauponsac abrite l’un des réseaux de lande sèche atlantique parmi les plus importants du Limousin en dehors du plateau de Millevaches. Ces formations végétales, souvent relictuelles, se trouvent sur les pentes de la vallée de la Gartempe, là où la faible épaisseur du sol a ralenti leur colonisation par la forêt. Elles font partie du périmètre du site Natura 2000 Vallée de la Gartempe sur l’ensemble de son cours et affluents, animé par le Conservatoire depuis 20 ans.

Ce réseau de lande a fait l’objet d’un plan de gestion en 2013. Les espèces les plus patrimoniales qu’elles abritent sont celles des végétations à annuelles naines, la Radiole faux-lin (Radiola linoides), le Millepertuis à feuilles de Linaire (Hypericum linariifolium) et le Jonc en tête (Juncus capitatus) par exemple. Pour la faune, ces milieux ouverts sont des zones de calme pour les oiseaux à toutes époques (périodes de nidification, hivernale et de migration). L’engoulevent d’Europe s’y reproduit chaque année. L’abondance d’Ajonc nain en fait un site particulièrement favorable au Criquet des Ajoncs^[1] bien représenté sur le réseau de landes. Ces milieux, offrant à la fois des sites d’exposition au soleil, des caches et de la nourriture sont très favorables aux reptiles.

Depuis 2018, et après de nombreux travaux de restauration écologique, les landes ont retrouvé un usage pastoral. Un troupeau de brebis de race limousine, mis à disposition du CEN par B. Cazin, éleveur ovin à Razès (87), vient pâturer le site deux fois par an durant 12 semaines sous la conduite d’un berger recruté pour l’occasion.