C’est le thème de la journée mondiale des zones humides 2023 autour duquel le CEN a proposé en Charente 4 animations et réalisé divers chantiers sur les nombreux sites abritant des zones humides
Côté chantier, des travaux ont été réalisés dans le vallon du Vigouille à Claix. La dynamique de la végétation évolue très rapidement vers un stade arboré homogène de saulaie. Dans ce vallon humide, les enjeux sont multiples, notamment en entomofaune mais aussi en flore. L’objectif des travaux a donc été de rouvrir le vallon pour permettre aux végétations de bas marais alcalin de s’exprimer à nouveau. Sur le point de vue sensibilisation et valorisation des chantiers, le choix a été fait dans un premier temps de faire intervenir une entreprise de réinsertion professionnelle. Ensuite, dans un second temps, une classe d’élèves de première en bac professionnel est intervenue dans le cadre du partenariat avec le lycée agricole de l’Oisellerie.
Côté sensibilisation, une première animation a été proposée à des élus sur la renaturation de la rivière du Né réalisée en 2020 sur la commune de Coteaux du Blanzacais. L’objectif, 2 ans et demi après les travaux, était de voir la fonctionnalité retrouvée sur ces 700 mètres linéaires de cours d’eau reméandré. L’occasion de montrer également tout l’intérêt de travailler en partenariat entre les différentes structures (fédération de pêche, syndicat de bassin versant du Né, Coséa/Liséa et le CEN). Ces travaux, réalisés dans le cadre des mesures compensatoires de la LGV, permettent aujourd’hui de voir le secteur colonisé par la Loutre ou encore l’Agrion de mercure.
Sous un autre format, des élèves de la MFR de Triac-Lautrait, après une découverte rapide du site des carrières de Touvérac, ont pu œuvrer pour la restauration de zones humides. A l’aide de sécateurs de force et de scies, ces 19 élèves ont ainsi rouvert deux stations de Piment royal (Myrica gale), envahis par les ronces et les ligneux par endroit.
Enfin pour terminer ce mois de février, 2 animations sous forme de balades commentées se sont tenues.
Sur la Réserve Naturelle Régionale de la Renaudie, ce sont pas moins de 40 participants qui sont venus découvrir les zones humides. Les participants ont pu apprécier en deux groupes accompagnés chacun d’un animateur, qu’est-ce qu’une zone humide, les différents types de milieux humides présents au sein de la vallée et quelle est leur importance. Ils ont également pu observer la faune et la flore qu’abritent ces milieux indispensables en tant que support important de la biodiversité. Les menaces pesant sur ces milieux ont été expliquées ainsi que quelques mesures de gestion réalisées pour conserver et favoriser ces zones humides (entretien par fauche et pâturage, créations d’un réseau de mares…).
Sur la vallée du Né, une balade de 5 km a permis aux 20 randonneurs présents de partir à la découverte de travaux de restauration effectués à l’automne 2022. Une ancienne peupleraie exploitée et devenue propriété du CEN a en effet vu se réaliser de gros travaux de broyage des branches et des souches, d’exportation du broyat, de semis de graines locales (prélevées sur des prairies aux conditions de sols similaires) et d’étrépage pour favoriser une végétation plus hygrophile (décapage de la terre sur 15 cm environ). L’objectif ici : retrouver des prairies humides telles qu’elles étaient présentes dans les années 1990, avec un réseau de bandes boisées en bordure. Ces prairies seront confiées à un agriculteur afin d’être fauchées. Ces travaux, financés par un contrat Natura 2000, ne demandent plus qu’à être suivis pour voir le retour de la végétation au printemps et, on l’espère, des espèces qui y trouveront des zones d’alimentation, de repos ou de reproduction!