Du 30 juin au 4 juillet dernier a eu lieu sur 6 sites corréziens du CEN Nouvelle-Aquitaine une semaine de prospections des coléoptères coprophages. Cet inventaire a été réalisé avec l’aide de William Perin, chercheur à l’université de Montpellier. Ce suivi a eu pour but de faire un premier état des lieux de la diversité des espèces présentes sur le département avant d’approfondir sur l’étude de ces espèces dans les années futures, qui sont de réels marqueurs de l’état de santé des écosystèmes agricoles. L’objectif est que, dès l’année prochaine, un protocole soit élaboré pour évaluer la qualité des milieux agropastoraux.
Les sites choisis en fonction de leur localisation, du contexte géopédoclimatique et des pratiques d’élevage.
L’objectif était de couvrir au mieux le département en prenant en compte son hétérogénéité (roches-mères, sols, altitudes, climats) et la diversité des pratiques d’élevage (bovins, ovins, équins). Ainsi ont été sélectionnés deux sites sur le plateau de Millevaches (la Réserve Naturelle Régionale de la Haute vallée de la Vézère et la tourbière du Pont Tord), un site sur le plateau corrézien (les prairies sèches de Saint-Martin-la-Méanne) et trois sur le bassin de Brive-la-Gaillarde (le causse de la Palein, la vallée de Planche Torte et les prairies humides de Vignols).
Deux méthodes utilisées en fonction du potentiel des sites : le piégeage non létal et la prospection à vue
Le piégeage a été mis en place sur les sites au meilleur potentiel. Sur la réserve de la haute vallée de la Vézère tout d’abord, site emblématique sur le plateau de Millevaches pâturé par plusieurs troupeaux. Ensuite, sur le causse de la Palein où une espèce rare, Sisyphus schaefferi, était potentiellement présent mais pour laquelle il n’y avait aucune donnée.
Pour le dispositif, il s’agit d’un piège bouteille enfoui sous terre affleurant la surface du sol par-dessus laquelle une boulette d’excrément est placée dans un filet.
La mise en place et le relevé des pièges étant chronophage, la prospection à vue a été privilégiée pour les autres sites.
Une vingtaine d’espèces observées
Parmi les espèces identifiées, Sisyphus schaefferi, qui n’avait jamais été identifiée sur le secteur du causse de la Palein. Plusieurs autres comme Teuchastes fossor, Euonicitilus fulvus, Onthophagus taurus, Copris lunaris, Geotrupes stercorarius, Trypocopris pyrenaeus, Typhaeus typhoeus…
Il est important de préciser que les hautes températures lors de la semaine ont certainement eu un impact sur la diversité et la quantité d’espèces inventoriées.
Rappelons que les coléoptères coprophages sont d’importants recycleurs de la matière organique, qu’ils utilisent pour se nourrir et se reproduire. Par leurs actions, ils permettent de décomposer les déjections et de les enfouir participant ainsi à la fertilisation et à la structuration du sol mais également dans la régulation des parasites. Ce sont des indicateurs des pratiques antiparasitaires réalisées en élevage. En étant à la base du système trophique, les protéger permet de préserver de nombreuses autres espèces, oiseaux et chauves-souris notamment.