Le 6 avril 2022, un bail rural à clauses environnementales (BRCE) a été signé entre le CEN Nouvelle-Aquitaine et un éleveur ovin de la commune de Daglan. Ce bail concerne des parcelles acquises en 2022 par le CEN, situées sur la commune de Saint-Laurent-la-Vallée, dans la vallée du Mandalou, au Sud-est du département de la Dordogne.

Le BRCE permet ici à un éleveur local d’exploiter la prairie pour du fourrage, en échange d’un loyer peu élevé. L’originalité de ce bail tient dans le fait qu’il inclut un cahier des charges que le preneur s’engage à respecter, pour avoir des pratiques agricoles respectueuses de la biodiversité. Il permet ainsi de concilier la pérennisation de l’activité agricole sur ces prairies de fond de vallée et leur gestion écologique. D’un côté, il participe au maintien des pratiques traditionnelles d’élevage ovin dans le département, en fournissant à l’éleveur une ressource fourragère de qualité ; de l’autre, il permet de maintenir l’ouverture du milieu, avec des pratiques adaptées, dans un objectif de préservation de la biodiversité liée aux milieux prairiaux.

Les parcelles concernées sont couvertes par des prairies humides et mésophiles, et sont traversées par le ruisseau du Mandalou. On y trouve ainsi une ripisylve et une mare. Le bail présente différentes clauses parmi lesquelles le non retournement des parcelles et l’absence de traitement phytosanitaire, tandis que l’éleveur s’engage à préserver la ripisylve. La gestion des prairies repose quant à elle sur une fauche tardive, laissant le temps à la flore et à la faune de se développer et d’effectuer leur cycle de vie. Cette fauche doit se faire de l’intérieur vers l’extérieur, afin de limiter les risques de piégeage de la faune, limitant ainsi son impact sur les insectes et autres micromammifères.

Ce BRCE s’inscrit dans un partenariat durable avec l’éleveur, puisque celui-ci est déjà engagé comme prestataire dans un contrat Natura 2000 porté par un particulier sur des parcelles voisines situées sur le coteau surplombant les parcelles. On y trouve des pelouses sèches et des landes à genévrier d’une grande richesse, avec des espèces patrimoniales comme l’ophrys jaune ou le lézard ocellé. Ces parcelles sont entretenues grâce à un pâturage ovin extensif, limitant la colonisation des espèces de fourrés afin de maintenir l’ouverture du milieu.

Des suivis des habitats et de nouveaux inventaires de la faune et de la flore seront effectués dans les années à venir sur les parcelles du BRCE, permettant d’évaluer l’impact de la gestion mise en place sur la biodiversité.