Le site du Marais du Chézeau est connu par les naturalistes depuis 1996, date à laquelle les premiers STOC (Suivi Temporel des Oiseaux Communs) ont été mis en place. Le Conservatoire est gestionnaire de ce site depuis maintenant 24 ans, lorsqu’il a signé une première convention de maîtrise d’usage avec le propriétaire en 2000. Le marais du Chézeau est situé dans un système de plateau de basse altitude marquant la fin du Massif-central et le début du Bassin parisien. Le Ruisseau du Chézeau, affluent indirect de la Petite Creuse se jette dans un premier temps dans le Ruisseau de la Gâne du Cluzeau ; ruisseau qui a donné le nom au sous-bassin du secteur. Les parcelles, propriété du Conservatoire, se situent dans un secteur encaissé de la Vallée du Chézeau ; vallée au sein de laquelle les grandes cultures sont devenues peu à peu dominantes. Les habitats présents sur ces 8 ha gérés par le CEN Nouvelle-Aquitaine sont quasi exclusivement humides à l’instar des cariçaies à Carex acutiformis, des formations à Equisetum fluvatile, mégaphorbiaies à Scirpus sylvaticus et à Filipendula ulmaria et des aulnaies-saulaies. Le Marais du Chézeau fait ainsi office de refuge et d’oasis de biodiversité dans ce contexte où l’agriculture intensive est bien présente
L’enjeu faunistique de ce site, connu à ce jour, est ornithologique avec notamment la Locustelle tachetée, Locustella naevia, le Bruant des roseaux, Emberiza schoeniclus et la Mésange boréale, Parus montanus.
La dynamique de végétation sur ces milieux entraîne progressivement une fermeture par la colonisation des ligneux pionniers. Le maintien des espèces floristiques d’intérêt communautaire et des oiseaux patrimoniaux caractéristiques de ces milieux herbacés ne peut se faire que par la mise en place de mesures de gestion favorisant l’ouverture de ce site.
Mégaphorbiaie à Scirpus sylvaticus
En 2017, des travaux de broyage ont été menés en ce sens sur une partie du Marais tout en préservant les infrastructures verticales au sein desquelles les STOC étaient menés (pour préserver l’effet lisière et ne pas modifier le protocole établi). En novembre 2023, de nouveaux travaux de réouverture ont été réalisés par l’entreprise Epineux & Débroussaillage conduit par Johan DAVERAT afin de supprimer les ligneux (Saules, pruneliers, chênes, genêts, ronces, etc.) qui avaient commencé à gagner sur les mégaphorbiaies. Equipé d’un chenillard télécommandé adapté aux travaux en milieux sensibles (1m20 de large – 1,2T), l’entreprise a pu se rendre plus en profondeur au sein du marais et ainsi réouvrir certaines zones où nous n’avions pu intervenir par le passé
Chenillard équipé d’un broyeur forestier à dents
Ce sont ainsi 3 ha qui ont pu être réouverts et ce malgré les conditions météorologiques compliquées vécues lors de cet automne 2023.
Une discussion est amorcée avec un agriculteur ovin du secteur pour savoir si un pâturage est possible au cours de la saison estivale, début de l’automne ; l’objectif serait de pouvoir offrir une ressource fourragère supplémentaire tout en maintenant ce milieu ouvert via une activité agricole pérenne.