Localisation du site

Il s’agit d’une tourbière boisée en cours de renaturation avec des résurgences de sources qui se situe à l’est de la commune de Beaumont-Du-Lac en Haute-Vienne. Le site de Gane Tréjaune fait partie du bassin versant

de Lauzat, et dépend de la masse d’eau « Le Lauzat et ses affluents depuis la source jusqu’à sa confluence avec la Vienne ». Il s’inscrit dans le cadre du programme « Sources en action », nommé Contrat territorial Vienne amont (CTVA).

 

Foncier : le site appartient à un propriétaire privé avec lequel le conservatoire d’espaces naturels de Nouvelle-Aquitaine a signé une convention de gestion en 2019. La parcelle d’étude d’une surface de 1.92 ha est entièrement consacrée aux suivis scientifiques , avec non inter­vention, selon la volonté du propriétaire.

 

Objectifs des suivis

Cet habitat est constitué de Pins sylvestres accompagnés de Bouleaux pubescents sur de la tourbière haute à sphaignes et de la tourbière de transition. Il constitue un objet d’étude fort intéressant en raison du milieu en lui-même rare en Limousin et des enseignements scientifiques qu’il peut apporter : fonctionnement hydrologique des zones humides boisées ; évolution face aux changements climatiques. Ainsi trois grands types de suivis sur du long terme ont été mis en place pour étudier la fonctionnalité de la tourbière boisée :

  • Suivi hydrologique qui permet de suivre les variations de la nappe d’eau dans le sol à proximité de la surface et de traduire la dynamique hydrologique de la zone humide. L’indicateur caractérise la distribution des valeurs annuelles de la nappe pour un suivi à moyen et long terme de la fluctuation de la nappe.
  •  Suivi floristique qui est axé sur l’indice floristique d’engorgement afin de connaître la fonctionnalité de la tourbière boisée, de suivre et d’évaluer le niveau de la nappe. Il s’agit d’évaluer l’optimum de chaque espèce vis-à-vis du niveau moyen de la nappe.
  • Suivi pédologique qui a pour objectif de connaître le niveau d’humidité du sol à partir du type de sol, de l’importance et la profondeur des traits d’hydromorphie observés sur chaque horizon. Le sol est décrit en prélevant à la tarière, sur la partie supérieure du sol.

Ces suivis s’inscrivent dans la démarche de LigérO, dispositif d’observation engagé sur le bassin de la Loire. Ce programme répond aux objectifs croisés du Plan Loire Grandeur Nature et de l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne. Il est piloté par le CEN Centre-Val de Loire et le Forum des marais Atlantiques et permet d’évaluer l’état de conservation et les fonctionnalités des zones humides.

 

Il s’agit du premier site équipé ainsi sur la Vienne Amont, les résultats de ces travaux sont intégrées  dans le programme LigérO, ainsi que dans l’étude du BRGM sur le fonctionnement et rôle des têtes de bassin, appliquée sur la Vienne Amont.

Mises en place et premiers résultats

4 piézomètres avec sondes et 1 enregistreur de la pression atmosphérique (barologger) ont été installés.  9 placettes floristiques sur 3 transects ont fait l’objet de premiers relevés. Les sondages à la tarière ont révélé des histosols sapriques. En cette première année d’installation,  les caractéristiques de cette tourbière boisée qui ressortent sont : un milieu bien oligotrophe, mésohydrique, assez humide avec un indice d’engorgement  globale de 6.29.

Perspectives

Dans un an, nous pourrons compléter l’étude avec les données des piézomètres sur une année complète. Comme le précise le protocole Floristique d’engorgement, dans 5 ans, nous aurons, avec le deuxième relevé, la possibilité d’effectuer une analyse comparative d’évolution et de fonctionnalité du milieu.

L’objectif de ces suivis au-delà des connaissances scientifiques acquises par le conservatoire d’espaces naturels de Nouvelle- Aquitaine est bien de les transmettre à tous les partenaires, BRGM,  EPTB et PNR et de permettre ainsi de multiplier ces outils de mesures sur d’autre zones humides du contrat Vienne Amont et autres.

Remerciements

  • à Arnaud DURANEL, docteur en écologie des tourbières acides, spécialiste des tourbières acides du Massif Central, qui a pu venir sur le site pour nous permettre de définir les emplacements des futurs piézomètres ;
  • à Brigitte RUAUX du CEN Centre-Val de Loire pour sa disponibilité et ses explications sur la disposition des placettes, la construction des piézomètres et l’application des protocoles ;
  • à Murielle Thinon-Larminach Hydrogéologue, au BRGM qui est venue sur le terrain pour nous conseiller et nous aider à poser les piézomètres ;
  • À Gérard Magnaval, administrateur du CEN Nouvelle-Aquitaine, qui est venu nous prêter main forte sur le terrain ;
  • à Yohan SAUSSIER de PLM Optique chez qui nous avons acheté le matériel, pour ces précieuses recommandations sur l’installation des sondes et du Barologger ;
  • à Julien HUBERT, du Pôle Système d’Information du Forum des Marais Atlantiques, pour son aide à l’installation des différents logiciels.

 

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Les actions ont été financées dans le cadre du programme Sources en Action (Contrat Territorial Milieux Aquatiques de la Vienne Amont) par :