Du crépuscule de l’hiver à l’aube du printemps, les boisements frais des barthes de l’Adour et de ses affluents se parent de taches de blancs, de jaune et de pourpre. Ce sont les inflorescences de l’Ail des ours (Allium ursinum L., 1753), de la Fritillaire pintade (Fritillaria meleagris L., 1753) et du Narcisse des bois (Narcissus pseudonarcissus L., 1753). Au Pays Basque, ce paysage est malheureusement menacé par la cueillette. La pression augmente, les observations de cueillettes déraisonnées sont de plus en plus nombreuses ainsi que les demandes d’exploitations par des professionnels. La reproduction de ces plantes est menacée, aussi bien la reproduction sexuée que la reproduction asexuée provoquant érosion génétique et disparition des stations ce qui menace tout simplement ces espèces à plus long terme. S’ajoute à cela le piétinement lié à ces sessions de cueillette qui provoque de nombreux dégâts sur la flore alentour ainsi que sur la faune du sol. La cueillette des inflorescences retire aussi une ressource aux pollinisateurs pourtant déjà assez menacés par d’autres facteurs.
C’est dans ce contexte que le Conservatoire a engagé un processus réglementaire pour préserver les stations de ces espèces. Avec l’aide de la MIFENEC, du Conservatoire Botanique National Sud-Atlantique, du Syndicat Mixte du Bas-Adour Maritime, du Conseil Départemental 64, de la Communauté d’agglomération du Pays Basque, de l’Office Français de la Biodiversité 64 et de la Direction Départementale des Territoires et de la Mer 64, le CEN Nouvelle-Aquitaine a pris contact avec les mairies des communes de Briscous, Lahonce, Mouguerre, Saint-Pierre-d’Irube, Urcuit, Urt et Villefranque. L’objectif est de rapidement mettre en place un arrêté municipal interdisant la cueillette du Narcisse et de l’Ail des ours (la Fritillaire étant déjà sous protection régionale). Puis de passer à un arrêté préfectoral de plus grande ampleur. Le tout avec une action de sensibilisation via les bulletins municipaux, entre autres.