Après une première démonstration en Périgord vert l’année dernière, le CEN Nouvelle-Aquitaine a organisé, les 2 et 4 juillet derniers, 2 nouvelles démonstrations de la brosseuse de graines Pictagraine, à Saint-Rabier et Coulounieix-Chamiers. La première s’est déroulée dans le cadre du dispositif MAEC (Mesures agroenvironnementales et climatiques) sur des parcelles d’un exploitant agricole et la deuxième s’est déroulée dans le cadre de Mesures compensatoires de Créavallée Est, sur des parcelles propriété du Grand Périgueux. Plusieurs partenaires du Conservatoire se sont déplacés, le Parc naturel régional Périgord-Limousin, l’association AgroBio Périgord, le Département, le Grand Périgueux accompagnés d’exploitants locaux pour découvrir le fonctionnement de la brosseuse et l’intérêt de la démarche.

La brosseuse Pictagraine permet de récolter les graines 100 % sauvages et locales d’une prairie naturelle pour pouvoir les semer sur une autre parcelle et ainsi renaturer ou restaurer des prairies naturelles de fauche riche en biodiversité. L’intérêt d’une telle démarche est à la fois agronomique et écologique et s’inscrit dans une logique d’autonomie semencière et ce à moindre coût. Les semences récoltées, d’espèces sauvages et locales, seront plus adaptées au terrain et au climat locaux, et ainsi plus résistantes aux aléas météorologiques comme la sécheresse. Cela assure une meilleure pérennité dans le temps, sans avoir besoin de la ressemer régulièrement, tandis que le foin récolté sera de meilleure qualité. Le but est d’aboutir à des prairies dites naturelles, abritant une forte diversité floristique, attirant à son tour un cortège diversifié d’insectes ou d’araignées.

La récolte s’étalant sur 3 jours, les graines ont été temporairement stockées dans le site de collecte du groupe Terre de Sud à Coursac grâce au concours de Sébastien Lacoste, adhérent au Conservatoire.

L’implantation de ces graines sur d’anciennes cultures va se faire cet automne par le Conservatoire sur les parcelles du Grand Périgueux. Du côté de Saint-Rabier, c’est l’exploitante qui préparera le terrain et sèmera les graines, sur une ancienne culture qui est devenue avec le temps une friche sans intérêt agronomique. En plus de recréer une prairie diversifiée et qualitative, la démarche profitera ici aux importantes colonies de chauves-souris des grottes du Douime situées en contrebas, et protégées par un site Natura 2000, en leur fournissant des terrains de chasses riches en insectes.

Au-delà d’une simple présentation de l’outil, l’objectif de ces démonstrations était de propager la démarche auprès des partenaires agriculteurs ou institutionnels.

Cette rencontre a suscité la curiosité et un fort intérêt de la part des participants, et la petite graine semée dans les esprits ne manquera pas de se disséminer sur les prairies périgourdines.