Mise en place de suivis scientifiques LigérO en Corrèze, Creuse et Haute-Vienne

La démarche LigérO, est un dispositif de suivis des zones humides engagé sur le bassin de la Loire. Il est piloté par le CEN Centre-Val de Loire et le Forum des marais Atlantiques.

Dans le cadre du contrat territorial Vienne Amont (programme Sources en action), dans l’objectif de suivre l’état de conservation et l’impact des travaux sur les zones humides, trois sites sont équipés par le CEN Nouvelle-Aquitaine :

La Tourbière de Goutte Nègre – Tarnac (19)

Localisation du site

Le site s’étend sur une surface de 179 ha, correspondant au bassin versant de la tourbière, à une altitude moyenne de 810 m. Il dépend de la masse d’eau « LA VIENNE DEPUIS PEYRELEVADE JUSQU’À L’AVAL DE LA RETENUE DE BUSSY, sur le territoire du Contrat Territorial Vienne Amont. Cette tourbière, en tête de bassin versant, joue un rôle majeur au niveau de la ressource en eau puisque deux captages d’eau potable sont situés à l’exutoire de la tourbière, pour l’alimentation du bourg de Tarnac.

Contexte et objectifs

Au niveau du Foncier, le CEN Nouvelle-Aquitaine gère 13 ha dont 9.98ha en propriété. Le site de Goutte Nègre abrite une diversité d’habitats tourbeux en bon état de conservation, tandis que le bassin versant est particulièrement marqué par une forte activité forestière de type monoculture résineuse. La surface de tourbière haute active de 9,3ha est incluse dans 4 hectares de tourbières tremblantes. La mise en place des 3 suivis : floristique, hydrologique et pédologique, doit permettre de répondre à la question sur le long terme du maintien de la fonctionnalité de cet alvéole tourbeux. Les objectifs sont donc d’avoir une meilleure compréhension de la dynamique de l’habitat, de l’effet du pâturage et de pouvoir ainsi ajuster les actions de gestion. Par ailleurs, cela peut aussi apporter des informations sur la résilience et la résistance de ce milieu face aux changements climatiques.

Mises en place et premiers constats

2 piézomètres avec sondes et 1 enregistreur de la pression atmosphérique (barologger) ont été installés. 20 placettes floristiques sur 2 transects ont fait l’objet de premiers relevés. 3 sondages à la tarière ont montré la dominance d’un histosol mésique en surface.

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La tourbière de Lachaud – Gentioux-Pigerolles (23)

Localisation du site

Situé à proximité du lac de Vassivière, en Creuse, le site est localisé en limite ouest de la commune de Gentioux-Pigerolles. Il est positionné sur deux masses d’eau. La majorité du site occupe la partie aval de la masse d’eau « La Gane et ses affluents depuis la source jusqu’à la retenue de Vassivière » et une petite partie est‐sud-est se trouve sur la masse d’eau «La Maulde et ses affluents depuis la source jusqu’à sa retenue de Vassivière».

Le « domaine de Lachaud » présente un paysage typique du Plateau de Millevaches, sur 217 ha.

La zone d’étude concernée par les suivis scientifiques couvre une surface de 10.77 ha, sur « les Prés Neufs», au lieu-dit « Lachaud ».

Contexte et objectifs

le Conservatoire d’espaces naturels de Nouvelle-Aquitaine (Cen NA) a un bail emphytéotique sur 75 ha de landes et de tourbières, dont 42 ha de zones humides. La « Ferme de Lachaud » se trouve majoritairement sur la masse d’eau « la Gane et ses affluents depuis la source jusqu’à la retenue de Vassivière », en tête de bassin versant comprenant des zones de sources, avec une importante proportion de cours d’eau intermittents. Des travaux de restauration hydraulique ont été menés par le Cen NA fin 2022, pour effacer les fossés de drainage, datant des années 80, qui constituent des écoulements artificiels ayant des impacts sur la dynamique de la zone humide. L’objectif de la mise en place des suivis scientifiques (hydrologique, floristique et pédologique) est de pouvoir évaluer la pertinence des travaux sur la fonctionnalité de ces habitats humides, majoritairement d’intérêt communautaire. Le Conservatoire d’espace naturels de Nouvelle-Aquitaine a une responsabilité sur la préservation de la qualité du patrimoine naturel remarquable et de la ressource en eau sur ce secteur.

Mises en place et premiers constats

Nous avons installé 3 piézomètres avec sondes automatiques et 1 enregistreur de pression atmosphérique (barologger). 12 placettes floristiques sur 2 transects ont fait l’objet de premiers relevés. 7 sondages à la tarière ont révélé la présence de deux types de sols soumis à l’excès d’eau dans la zone de restauration hydrauliques : des histosols principalement mésiques (=sols tourbeux) et des rédoxisols indiquant une circulation difficile de l’eau.

Au niveau hydrologique, les premiers relevés montrent une fluctuation plus conséquente de la nappe sur le secteur du piézomètre 1, positionné en amont, hors zone d’impact des fossés. Par ailleurs, c’est ici que la nappe est la plus profonde. Alors qu’au niveau des deux autres piézomètres, situés en zone d’impact, la nappe reste affleurante au sol.

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Tourbière boisée de Gane Tréjaune (87)

Introduction
Dans le cadre du programme « Sources en action », le site de Gane Tréjaune, localisé sur le bassin versant du Lauzat, en Haute-Vienne, a fait l’objet en 2020, d’une mise en place de suivis scientifiques. Ces derniers s’inscrivent dans la démarche LigérO , avec des protocoles standardisés. Les objectifs sont de suivre et évaluer l’état de conservation et la fonctionnalité de cette zone humide, constituée d’une tourbière boisée en cours de renaturation. Un rapport en janvier 2022, faisait état du déploiement des trois protocoles de suivis (hydrologique, floristique et pédologique) et des résultats d’état des lieux 2021. En cette fin d’année 2022, nous sommes en mesure de pouvoir présenter les 1ers constats hydrologiques.

Premiers constats hydrologiques
Deux types d’analyses ont pu être menées:

– Comparatif des variations de la nappe entre les piézomètres L1, L2 et L3.
La sonde piézométrique L4 ayant eu un incident d’enregistrement, n’a pas pu être prise en compte.
L’analyse comparative sur ces 3 piézomètres est effectuée de septembre 2021 à mars 2022, à partir de 4179 données par sonde piézométrique, soit 12537 au total.

– Analyse annuelle de la distribution mensuelle des valeurs de la nappe à partir de la sonde L2.
Ce travail porte sur 8658 données enregistrées entre septembre 2021 et septembre 2022 au niveau de la sonde piézométrique L2. Il permet de nous montrer les variations de la nappe sur une année.
Fluctuation de la nappe ( sept2021-sept2022) avec le niveau du sol =0

L’absence de données du 18 mars au 30 avril est lié à un double disfonctionnement rencontré sur le barologger qui nous a obligé à retirer les enregistrements afin de ne pas interpréter des données faussées. Nous constatons un abaissement de la nappe passant de la tranche des 71cm à 76cm de profondeur (du 17sept 2021 au 17 mars 2022) à la tranche des 76-80 cm de mai (avril étant inconnue) à sept 2022. La plus grande variation a lieu au moins d’août et la plus faible au mois de mars.