Une Aster amelle, deux Asters amelle, trois Asters amelle…
Heureusement, compter les Asters amelle (Aster amellus) ne fait pas le même effet que compter les moutons, car nos 6 participants surmotivés ont dû ouvrir grands leurs yeux ! Ce dimanche 8 septembre 2024, ils étaient en effet partis à la recherche de cette plante rarissime dans le Périgord, sur le site Natura 2000 des Coteaux calcaires de Proissans, Sainte Nathalène et Saint Vincent le Paluel.
La belle marguerite de la Saint Michel arbore une couronne de pétales bleus violets (en fait une série de fleurs en ligule) et un cœur jaune d’or (cette fois une série de fleurs en tube). Si elle est plutôt connue dans un grand quart nord-est de la France et sur la frange sud du Massif central, est ici en limite de son aire de répartition. Seules quelques rares stations avaient été jusque-là trouvées aux alentours de Sarlat. Nous n’en dirons d’ailleurs pas plus car cette espèce à la floraison automnale est non seulement protégée, mais également classée sensible. Histoire de la mettre à l’abri de quelque cueilleur indélicat…
Pour autant, quelques indices nous invitaient à farfouiller les coteaux du coin. D’abord, la récente découverte d’une importante station à proximité. Et surtout, la présence de ses habitats de prédilection : des pelouses sèches, parfois rases, d’autres fois embroussaillées, et des boisements secs et clairsemés. D’ailleurs, au-delà de la cueillette, c’est bien la disparition de ses habitats, liée à la déprise agricole, qui est la principale menace de cette plante.
C’est donc bon pied bon œil, et armés d’une petite fiche descriptive, que les participants se sont élancés dans les coteaux, bravant autant le dénivelé que les épines des genévriers. Et leurs efforts n’auront pas été vains : ils ont découvert une importante station, jusqu’alors inconnue, et comptant pas moins de 350 pieds !
On dit donc un grand bravo, et surtout un immense merci à nos participants, pour leur énergie et leur temps, qui nous donnent un bel exemple de sciences participatives !
Alors, cher lecteur, si ces quelques lignes t’ont inspiré, et que toi aussi tu fréquentes les coteaux du Périgord noir, ouvre grand les yeux, et peut-être apercevras-tu les belles marguerites bleues…