Une vieille forêt est une forêt à la fois ancienne (elle existe depuis au moins 200 ans) et mature.
Pour évaluer l’ancienneté de l’état boisé d’un site, il est possible de se référer à des documents historiques, tels que les cartes d’État-Major établies dans la première moitié du XIXe siècle.
Cependant, l’exploitation forestière, en abattant et exportant systématiquement les arbres les plus vieux, tend à maintenir les peuplements dans une phase juvénile. Elle empêche leur maturation, caractérisée par la présence de nombreux vieux arbres, d’une grande quantité de bois mort restés en place, de trouées et d’une multitude de micro-habitats, permettant d’accueillir une biodiversité spécialisée.
Ainsi, les rares forêts auxquelles on a permis de vieillir (environ 4 % de la surface forestière selon les estimations les plus optimistes) abritent une biodiversité bien plus riche que la plupart des forêts françaises, et largement inféodée à ces écosystèmes.
C’est le CEN Nouvelle-Aquitaine qui est chargé de chercher et cartographier ces milieux remarquables dans les Pyrénées-Atlantiques, et c’est dans le cadre de cet inventaire que nous avons effectué nos stages de fin d’étude au Conservatoire.
Au total, une soixantaine de sites ont été prospectés en 2025, dont moins de la moitié a pu être qualifiée de « vieille forêt ». Ces 28 placettes de vieille forêt viennent se rajouter aux 131 placettes relevées par le CEN entre 2019 et 2024 et aux 26 placettes relevées par le Parc des Pyrénées.
En parallèle, une trame de vieux bois a été modélisée sur le département. Elle montre une connectivité plus élevée en altitude, vers le Parc National des Pyrénées. En plaine, le nombre de vieilles forêts est plus faible. Leur connectivité est donc réduite.
Une carte prédictive des sites à fort potentiel a aussi été établie pour les sapinières à partir d’imagerie satellite afin de permettre au CEN de mieux cibler les futures campagnes d’inventaire.