Sur la commune, les coteaux qui bordent la vallée du Blâme, ont été identifiés de longue date comme des secteurs à enjeux en termes de patrimoine naturel (faune et flore). Lieu d’activité agricole durant plusieurs décennies, les coteaux subissent depuis 1970 une déprise et ne sont plus entretenus. L’évolution naturelle de la végétation tend à un embroussaillement progressif, menaçant de disparition les pelouses calcaires et les espèces animales et végétales qui y sont associées.

Les zones humides de la vallée ne sont pas en reste, puisque plusieurs espèces à enjeux (dont le très rare Carex nigra) ont été identifiées sur les parcelles encore naturelles de la vallée du Blâme. Ancien marais partiellement drainé, la vallée du Blâme subit aujourd’hui encore, un changement d’affectation de ces terres à travers la plantation de peupliers ou le retournement de prairies naturelles.

Conscients de ces richesses naturelles, le Conservatoire d’espaces naturels de Nouvelle Aquitaine, la commune de Brouchaud et le Syndicat mixte du Bassin de l’Isle (SMBI), ont engagé dès 2021 des démarches de sensibilisation auprès des propriétaires des coteaux et des zones humides dans la vallée.

L’objectif commun est la préservation et la restauration des milieux naturels emblématiques de la commune à travers une maitrise foncière. Dans le cadre du programme régional Néoterra, le Conservatoire d’espaces naturels de Nouvelle Aquitaine a bénéficié de subventions pour l’acquisition de parcelles de milieux naturels d’intérêt.

Deux ans plus tard, les premiers résultats sont là : 5 hectares de pelouses sèches et 2 hectares de zones humides ont pu être achetés par le CEN Nouvelle-Aquitaine.

Vue partielle du site – Coteau calcaire

Cet automne, les premiers travaux de restauration ont été réalisés sur le coteau par les entreprises de réinsertion la Main Forte et Passerelle Vézère pour re-connecter entre elles deux zones de pelouses calcaires. Ces travaux ont été financés dans le cadre du projet France Relance, en faveur du très rare Lézard ocellé (Timon lepidus), plus gros lézard d’Europe, bien connu sur les coteaux calcaires de la commune. L’année prochaine, une cartographie des milieux naturels sera réalisée ainsi qu’une analyse paysagère et la prise de photographies aériennes à l’aide d’un drone.

Débroussaillage des zones de fourrés

Equipe travaux La Main forte – Passerelle Vézère

 

Des travaux lourds de restauration des zones humides acquises par le CEN Nouvelle-Aquitaine sont également programmés à l’automne (si les conditions météorologiques sont favorables). En effet, les parcelles achetées correspondent en grande partie à une ancienne peupleraie exploitée il y a peu de temps. Les rémanents et les souches des peupliers ont été laissés sur place rendant la parcelle impraticable. L’objectif des travaux est de broyer et de dégager les rémanents (souches, branches…) pour permettre une gestion ultérieure par fauche ou pâturage.

Le très rare Cynoglosse officinale a été observé sur une des parcelles de zone humide