Cette année encore le marais de Brouage a fait l’objet de travaux de curage qui permettent de lutter contre l’envasement et maintenir les prairies pâturées par les animaux. Les fossés jouent en effet un rôle de barrière essentiel dans ce marais principalement occupé par l’élevage bovin. C’est au total 84 km de fossés qui ont pu être curés cette année sous la coordination de l’UNIMA (Union de Marais de Charente-Maritime) et de l’AFP (Association Foncière Pastorale). Ce projet rassemble de nombreux autres acteurs participant à sa mise en place.

Ces actions prennent aussi en compte les enjeux biodiversité avec notamment les problématiques liées à la Cistude d’Europe (Emys orbicularis), très présente dans le marais. Ainsi quelques pratiques sont mises en place pour tenter de limiter son impact. Par exemple, les secteurs favorables à cette espèce en été sont curés en période estivale période où les cistudes dont les plus actives et peuvent s’éloigner des engins vers les fossés non curés, jas en eau. Les vases sont régalées de manière à éviter les risques d’écrasement et la végétation de bas de berge ou roselière sont conservées. Les travaux doivent aussi prendre fin avant sa période d’hivernation variable selon les années entre fin septembre et début octobre.

Pour limiter les linéaires à curer, une priorisation est effectuée en amont selon l’importance du fossé pour l’activité pastorale (uniquement le fossé périphérique des ilots pastoraux soit seulement 30 % maxi des fossés sont restaurés sur un secteur) et ses enjeux écologiques. La cistude a d’ailleurs fait l’objet d’un suivi réalisé par la LPO en aout-septembre sur les linéaires curés pour mieux appréhender les enjeux liés à cette espèce dans les années à venir. Ce suivi auprès des pelleteurs a également permis d’intervenir rapidement pour des opérations de sauvetage lorsque cela était nécessaire. Les pelleteurs ont pour consigne de signaler les observations naturalistes en direct sur une application en ligne effectuées durant leur travail.

 

Les parcelles gérées par le Conservatoire d’Espaces Naturels Nouvelle-Aquitaine ont fait l’objet d’un suivi particulier pour s’assurer de la bonne marche des travaux tout en participant à la recherche de solutions pour une meilleur prise en compte des enjeux écologiques.

Ce travail devrait se poursuivre en 2024 avec le curage de nouveaux linéaires.