La Réserve naturelle régionale de la haute vallée de la Vézère se lance dans une démarche d’adaptation au changement climatique (19)

La Réserve naturelle régionale de la haute vallée de la Vézère se lance dans une démarche d’adaptation au changement climatique (19)

Comment intégrer le changement climatique dans la gestion de nos espaces naturels ? De quoi se sentir perplexe et démuni devant la complexité, le caractère incertain et la transversalité de la problématique…

Dans le cadre du programme européen de financement LIFE Climat, avec la participation du ministère de la Transition écologique et de l’Office Français de la Biodiversité, un projet de mise en place d’une démarche visant à l’adaptation des espaces protégés a été créé : le projet LIFE NATUR’ADAPT. Le projet, mené entre 2018 et 2023, a été coordonné par Réserves Naturelles de France (RNF) avec 9 autres partenaires. Une boîte à outils à l’attention des gestionnaires d’aires protégées pour l’adaptation au changement climatique a été créée, expérimentée, pour ensuite être diffusée et utilisée par un nombre croissant de gestionnaires, notamment les réserves naturelles.

En 2025 nous avons choisi de nous saisir de cette opportunité pour prendre à bras le corps le changement climatique, en lançant la RNR de la haute vallée de la Vézère dans la démarche Natur’Adapt.

Grâce aux subventions de la Région Nouvelle-Aquitaine et de l’Agence de l’eau Adour-Garonne, nous avons pu financer un stage de 6 mois et une prestation d’accompagnement méthodologique de Réserve naturelles de France, en la personne de Christine Coudurier. Nous avons accueilli Lucie Jarreau, en stage de fin d’études, étudiante ingénieure en agro-environnement à l’ Institut Agro Dijon. 

L’objectif de la démarche Natur’Adapt est d’anticiper les changements climatiques et leurs conséquences, qui s’opèrent déjà et qui vont s’accentuer.

La première étape est d’étudier le changement climatique passé et futur sur la réserve. Pour cela un récit climatique a été produit. Il synthétise les évolutions du climat observées grâce aux stations météorologiques de MétéoFrance ainsi que les projections du climat futur accessibles via le portail Drias, les futurs du climat.

Cette démarche permet ensuite d’élaborer un diagnostic de vulnérabilité et d’opportunité (DVO) du site face au changement climatique. Ce diagnostic s’appuie sur le récit climatique associé à une étude prospective des effets du changement climatique sur les autres composantes de la réserve naturelle : les activités humaines, le patrimoine naturel et les actions et moyens de gestion. Chaque composante est constituée d’objets d’analyse représentatifs et structurants pour la réserve. Un travail important de synthèse bibilographique et une vingtaine d’entretiens auprès de spécialistes, partenaires et personnes ressources locales ont été menés par Lucie Jarreau pour produire ce diagnostic. Nous les remercions chaleureusement.

Pour accéder au récit climatique et au diagnostic de vulnérabilité et d’opportunité (DVO) de la Réserve naturelle régionale de la haute vallée de la Vézère :

Récit climatique

Diagnostic de vulnérabilité et d’opportunité

Par la suite, un plan d’adaptation de la Réserve naturelle au changement climatique sera également élaboré afin d’ajuster la gestion du site aux enjeux climatiques. Ce plan pourra s’intégrer ensuite dans la rédaction du nouveau plan de gestion de la Réserve naturelle prévu en 2026.

Le travail fourni pour la réalisation du récit climatique et du diagnotic de vulnérabilité et d’opportunité réalisés pour la RNR pourront notamment bénéficier aux autres plans de gestion de sites de landes et tourbières du Plateau de Millevaches. Le plan d’adaptation est plus spécifique à chaque site, à ses spécifités et moyens d’actions.

Pour la réalisation de ce plan d’adaptation, des discussions seront nécessaires afin d’opter pour une stratégie d’adaptation, nécessitant d’être elle-même adaptative, pouvant être composite en fonction des enjeux : Doit-on prioriser les moyens pour préserver les milieux et espèces vulnérables actuellement présentes ? Doit-on plutôt orienter la gestion vers la préparation de milieux capables d’accueillir d’autres espèces ?

Il s’agit d’une approche nouvelle à adopter pour la gestion d’une aire protégée, qui demande au gestionnaire  de changer de regard sur son rôle et son métier, et aux partenaires, financeurs et instances de gouvernance de changer de regard sur le rôle de cet espace protégé.

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