Les falaises sont des milieux aux conditions parfois extrêmes qui abritent une flore et une faune originale : ainsi, le naturaliste averti pourra parfois y observer des primates munis d’une étrange quincaillerie constituée de cordes, baudriers et quantités de mousquetons… Lors de leurs échappées verticales, ces grimpeurs sont régulièrement amenés à croiser des oiseaux voltigeurs, des plantes nichées dans les fissures et anfractuosités de la roche, ou parfois quelque chauve-souris cachée sous une écaille rocheuse.

Saurez-vous retrouver les primates cachés sur cette photo ?

Si au-delà du frisson de la verticalité, ils recherchent souvent le grand air et le contact avec la nature, les pratiquants d’escalade en falaise peuvent, à travers leur simple présence, mais aussi via l’équipement et l’entretien des falaises, perturber ces écosystèmes uniques.

Dans un contexte où la pratique de l’escalade a explosé au cours des dernières années, certes surtout en salles, amenant néanmoins de nouveaux adeptes sur les falaises, la sensibilisation de ce public à la biodiversité qu’il sera amené à côtoyer, devient indispensable. Du 7 au 9 juin dernier, les falaises du Céou, justement situées au sein du site Natura 2000 des « Coteaux calcaires du causse de Daglan et la vallée du Céou », ont accueilli le Rassemblement régional des écoles d’escalade de Nouvelle-Aquitaine affiliées à la FFCAM (Fédération française des clubs alpins et de montagne). À cette occasion, le club Périgord Escalade, organisateur de l’événement, a convié l’animateur Natura 2000 du site à intervenir auprès des jeunes grimpeurs pour parler biodiversité.

Après une journée bien sportive, une trentaine de ces jeunes grimpeurs, et leurs encadrants se sont rassemblés au pied du rocher pour en savoir plus sur la flore originale des lieux, les oiseaux qui les fréquentent ou viennent y nicher, de l’étonnant tichodrome échelette au fulgurant faucon pèlerin, ou encore les chauves-souris qui viendront se reposer dans les fissures et cavités du rocher, le temps d’une journée voire d’un hiver. La présence de cette faune et de cette flore demande d’être attentif à son environnement, d’adapter sa pratique, parfois de changer les plans de la journée et de partir grimper dans une autre voie, de se faire discret…

Ibéride amère

Gageons que le message des bonnes pratiques est passé auprès de la nouvelle génération d’amateurs de verticalité, qui sauront, entre un rétablissement et une lolotte, faire un pas de côté lorsque nécessaire pour respecter et protéger ces milieux fragiles. Histoire que le vol des oiseaux continue d’accompagner le vol des grimpeurs…

Un grand merci au comité régionale FFCAM et au club Périgord Escalade pour l’organisation de ce week-end et pour leur invitation !