Les Pyrénées-Atlantiques abritent deux curiosités « édaphiques » : (1) la présence de ver de terre (les Scherothecas) parmi les plus longs du monde avec une longueur pouvant aller jusqu’à 1 m (la photo représente un juvénile) dont leur présence semblerait être liée à (2) un type de sol particulier typique des landes à Ajoncs (les veracrisols, dont le nom même est issu de la présence de ces vers). Considérés comme d’un enjeu écologique fort sur le département, ils restent toutefois méconnus. C’est pourquoi une équipe pluridisciplinaire (pédologues, gestionnaires d’espaces naturels, géographes) a été constitué à l’initiative du Conseil Départemental afin de consolider la connaissance locale de vie édaphique des Scherothecas afin de mieux prendre en compte leur préservation et celle de leur milieu.
Les premiers résultats déconstruisent l’hypothèse du lien écologique entre les Scherothecas et les veracrisols. La présence des Scherothecas a été observée très majoritairement sur des brunisols et redoxisols, et seulement 30% dans des veracrisols. De plus, l’occupation du sol n’est pas un paramètre discriminant puisque 82% des Scherothecas ont été rencontré en prairies et cultures de maïs (eh oui…) et 18% dans les landes.
La démarche s’appuie principalement sur le réseau de sites dont le CEN NA a la maitrise foncière ou d’usage et abritant des veracrisols. Les modalités de gestion et l‘historique d’occupation de nos parcelles ont été considérées comme un des paramètres de présence/absence des vers. Le projet permettrait d’apporter des éléments supplémentaires pour la conservation et restauration des landes, notamment sur le compartiment édaphique et sa macrofaune trop souvent négligé en tant que gestionnaire d’espaces naturels. Toutefois les premiers résultats ne vont pas dans le sens attendu…