En ce mois de mai, les pelouses sèches reprennent des couleurs, et c’est le moment idéal pour venir (re)découvrir et admirer la faune et la flore si particulières qu’elles abritent. Le samedi 17, une dizaine de curieux sont donc venus arpenter des parcelles récemment acquises par le Conservatoire, en plein cœur du site Natura 2000 des Coteaux calcaires de Borrèze, et à deux pas du charmant village qui lui a donné son nom.
Objectif de la matinée : se glisser dans la peau d’un naturaliste, et se familiariser avec les flores et autres clés de détermination, histoire de pouvoir mettre des noms sur la diversité des formes, couleurs, odeurs ou sons qui font la richesse de ces coteaux.
Première épreuve : reconnaître une douzaine de plantes typiques des pelouses sèches, avec l’aide de photos et de quelques critères de détermination. Les participants observent ainsi les belles floraisons du Fumana couché et de la Cardoncelle molle. Il faudra attendre encore quelques semaines pour voir s’épanouir Germandrée petit chêne et Inule des montagnes, mais leurs feuillages si caractéristiques ne sont pas passés inaperçus.
Pour la suite, quelques filets sont distribués, pour capturer, observer et tenter de déterminer quelques papillons. Le vent souffle un peu : ceux-ci sont timides. Mais le bleu éclatant de l’Azuré bleu céleste ne reste pas longtemps inaperçu ! Ni son appétence pour le nectar de l’Hippocrépide fer à cheval, qui se trouve être aussi sa plante hôte. Un Flambé passe rapidement puis on attrape un drôle d’insecte : ce n’est ni un papillon, ni une libellule… Voilà donc le magnifique Ascalaphe soufré, hôte typique des pelouses sèches.
Il est encore trop tôt pour observer criquets et autres sauterelles, mais les technologies modernes nous permettent d’écouter le chant si caractéristique du Criquet bariolé, espèce montagnarde à la présence originale sur certains coteaux périgourdins.
La majorité des participants sont du coin, et heureux de découvrir les richesses insoupçonnées cachées juste à côté de chez eux. Ils relatent aussi les changements des paysages, la fermeture des milieux. Ce coteau bien visible depuis le village était complètement nu il y a quelques décennies… C’est l’occasion d’évoquer les projets de restauration qu’a le Conservatoire sur ce coteau, ou sa gestion par pâturage, avec un éleveur local bien connu. Un travail indispensable pour préserver les richesses uniques des pelouses !