De nouvelles acquisitions sur le territoire du PNR Périgord Limousin

Le 16 septembre 2025, le CEN Nouvelle-Aquitaine est devenu propriétaire d’un ensemble de 7 ha sur la commune de Dournazac, au sein du PNR Périgord Limousin.
Cette propriété à dominante forestière comporte des boisements humides dominés par les saules et les bouleaux, d’anciennes prairies mésohygrophiles en cours de fermeture par les ronciers, des prairies humides en cours de boisement naturel ainsi que des prairies naturelles mésophiles à l’abandon en cours de fermeture. L’ensemble de ces parcelles est traversé et/ou bordé par un affluent du Dournaujou, affluent de la Dronne.
Ces parcelles, situées sur le bassin versant du Dournaujou, constituent un enjeu de préservation primordial pour la préservation de la ressource en eau, que ce soit au niveau quantitatif et qualitatif.
Cette acquisition vient en cohérence avec le programme pluriannuel de gestion du bassin versant de la Dronne amont, dont la masse d’eau le Dournaujou est ciblée comme l’une des masses d’eau prioritaire pour des actions de restauration de la fonctionnalité des zones humides.
Les parcelles abritent des espèces floristiques typiques des milieux humides, comme la Wahlenbergie à feuilles de lierre, la Molinie ou encore la Bruyère à quatre angles. Le Campagnol amphibie, espèce protégée au niveau national et quasi menacée sur la liste rouge des espèces menacées en France (Mammifères de France métropolitaine) est présente sur les parcelles.
Des travaux de restauration par bûcheronnage sélectif seront programmés afin de reconnecter les prairies humides. Pour les prairies mésophiles, le CEN recherchera un partenariat agricole pour l’entretien par fauche tardive. Ainsi, cela permettra de constituer un ensemble de parcelles de zones humides fonctionnelles en tête de bassin versant du Dournaujau.
Par ailleurs, un ensemble de près de 7 ha constitué de boisements mésophiles à humides, landes humides, a également été acquis sur la commune de Marval dans le bassin versant du Bandiat où le CEN est déjà propriétaire.

L’ensemble des parcelles est situé dans le bassin versant du Bandiat, abritant encore une population de Moule perlière. Cette espèce, protégée au niveau national, classée « Menacée d’extinction » dans la liste rouge mondiale de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature a fait l’objet d’un plan national d’actions décliné sur le territoire limousin de 2012 à 2016 et coordonné par Limousin Nature environnement. La survie de l’espèce est conditionnée à une très bonne qualité de l’eau, l’eutrophisation des rivières et le colmatage du lit des cours d’eau sont les principales menaces pesant sur cette espèce. C’est à ce titre qu’une approche de protection à l’échelle du bassin versant est nécessaire.
Par ailleurs, Les landes humides à Bruyère ciliée constituent au titre de la Directive Habitats Faune-Flore 92/43/CEE, un habitat d’intérêt prioritaire. Ellesconstituent des habitats relictuels occupant moins de 0,26 % du territoire limousin.
Sur le territoire du Limousin, les landes mésophiles à hygrophiles atlantique à Ajonc nain et Bruyère ciliée occupe une superficie de près de 40 ha, uniquement présentes sur le PNR Périgord Limousin, qui marque la limite orientale de répartition française de cet habitat.
Cette nouvelle acquisition va donc permettre de préserver ces espaces boisés et ouverts de landes humides, dans l’objectif de maintenir une bonne qualité des milieux aquatiques favorables à la Moule perlière.
Les travaux seront limités sur l’ensemble parcellaire. Les formations boisées mésophiles et humides seront vouées à la libre évolution. Quelques travaux ponctuels de bûcheronnage sélectif pourront cependant être réalisés au niveau de l’affluent du Bandiat pour dégager certains embâcles.
Au niveau des formations de lande humide à Bruyère ciliée, des travaux de bûcheronnage/débroussaillage seront réalisés sur une superficie d’environ 0,8 ha afin de freiner la dynamique des espèces préforestières et ainsi maintenir les milieux ouverts de lande. Quelques mares seront également creusées pour accueillir amphibiens, odonates…
Ces acquisitions ont été possibles grâce aux fonds verts.



