Le séminaire de clôture du programme LIFE NaturArmy s’est tenu à Bordeaux du 15 au 17 mai à la Grande Poste de Bordeaux. Trois jours de séminaire pour réaliser un bilan de 5 années d’actions, évoquer la continuité des actions et les nouvelles perspectives en présence des différents partenaires institutionnels, universitaires et associatifs, ainsi que ceux des ministères de la défense de Belgique, d’Estonie, de Hongrie, d’Allemagne et des Etats-Unis d’Amérique. Piloté par la Direction des territoires, de l’immobilier et de l’Environnement (DTIE) du Ministère des Armées en collaboration avec la Fédération des conservatoires d’espaces naturels (FCEN), le LIFE NaturArmy a été lancé officiellement au mois d’octobre 2019 et se poursuit jusqu’en juin 2024.

L’objectif est d’améliorer l’état de conservation des espèces et des habitats qui ont justifié le classement Natura 2000 sur des sites militaires par le développement et le déploiement d’une stratégie à l’échelle nationale et européenne ; le Life NaturArmy est l’un des 2 piliers déclinant la Stratégie Biodiversité du Ministère des Armées et il a pour ambition de mettre en place une gestion exemplaire des sites Natura 2000 au sein du ministère et de faire mieux connaître cette gestion.

Pour l’Armée, il s’agit également de maintenir les capacités d’entrainement et de préparation opérationnelle des troupes face à la fermeture des milieux du fait de l’abandon des pratiques traditionnelles dans un contexte de changement climatique, augmentant le risque incendie.

A l’occasion du séminaire, l’équipe du CEN Nouvelle-Aquitaine a ainsi pu présenter les travaux réalisés sur les 4 camps “sites pilotes” du LIFE en Nouvelle-Aquitaine et illustrer par des exemples concrets les bénéfices du partenariat gagnant-gagnant engagé depuis 1997 dont le principal bénéficiaire est le patrimoine naturel des espaces maitrisés par le MinArm.

Pour le territoire Nouvelle-Aquitaine, le LIFE en chiffres :

  • 4 terrains militaires concernés : Avon, Captieux, Cazaux et Montmorillon
  • 3 577 ha conventionnés entre MinArm et le CEN Nouvelle-Aquitaine
  • 536 755 euros pour les actions portées par le CEN Nouvelle-Aquitaine
  • 9 760 données naturalistes collectées
  • 13 projets d’infrastructures militaires ayant bénéficié d’un accompagnement du Conservatoire pour réduire les impacts sur la biodiversité

Toutes les infos sur https://www.lifeterrainsmilitaires.fr/

 

Les temps forts :

Signature de la convention de coopération entre la DTIE et la FCEN

Au séminaire de clôture, madame SYLVIANE BOURGUET, directrice de la Direction des territoires, de l’immobilier et de l’environnement du ministère des Armées, signe un protocole d’engagement pour les 5 ans à venir sur la poursuite du partenariat avec la Fédération des Conservatoires d’espaces naturels, représentée par son président Christophe Lépine FCEN. En ligne de mire : un nouveau programme Life réseau des Conservatoires et les Armées.

L’accueil des participants à l’Hôtel de quartier général de la zone de défense Sud-Ouest

Le général de corps aérien Laurent Lherbette, officier général de la zone de défense et de sécurité Sud-Ouest, a accueilli à l’Hôtel de quartier général les responsables et participants du Life NaturArmy. L’occasion pour échanger sur les travaux menés durant les 5 années du programme et les perspectives de partenariat sur les sites militaires conventionnés et plus particulièrement ceux de la zone de défense Sud-Ouest.

Les visites de camps et bases conventionnés avec le CEN Nouvelle-Aquitaine

Base aérienne 120 de Cazaux (33)

Après une petite randonnée matinale pour découvrir les ripisylves et la flore du bord du lac, direction la base aérienne de Cazaux pour découvrir les aménagements réalisés conjointement par le Conservatoire d’espaces naturels de Nouvelle-Aquitaine et le SGA du ministère des Armées comme la pose de nichoirs pour les chauves-souris, l’entretien de la sablière, sans oublier l’observation de la timide drosera.

Champ de tir de Captieux (33/40)

A Captieux, les participants ont été chaleureusement accueillis par le lieutenant-colonel Martin armé de viennoiseries, thés et cafés. Après présentation de l’histoire du camp et des activités menées actuellement, plusieurs présentations s’en sont suivies. Elles ont été réalisées par plus acteurs ayant répondus à l’invitation : La Fédération des Conservatoires d’espaces naturels, la Direction des territoires, de l’immobilier et de l’environnement, la Région Nouvelle-Aquitaine, l’Office National des Forêts, le Parc Naturel Régional des Landes de Gascogne, le Conservatoire Botanique National Sud-Atlantique et la Société Linnéenne de Bordeaux et la Fédération de Pêche des Landes ainsi que les pompiers militaires de la BA 118 de Mont-de-Marsan et du Service départemental d’incendie et de secours des Landes.

Les éléments notables de cette journée ont été la découverte de l’Isoète hérissé (Isoetes histrix) sur le camp au cours de la présentation d’une autre plante rare et protégée : l’Ophioglosse des Açores. A noter la visite du musée des objets militaires historiques et actuels ainsi que la visite de la tour de contrôle des activités air/sol. En parallèle, s’est déroulée la visite du poste de commandement du champ de tir près duquel se trouve le radar SATAM (permettant l’acquisition des trajectoires des avions et des missiles en plus de la surveillance des activités spatiales). Au même titre que la faune et la flore du camp, Thomas Pesquet fut source d’observations en 2021.

Un ultime arrêt aux abords d’une lande à brandes a alimenté nombreuses questions sur sa gestion et la conciliation activités militaires et biodiversité. Des perspectives ont été évoqués avec les militaires, pompiers et le Conservatoire en vue de trouver la solution la plus adéquate.

 

Camp de Bussac-Bédénac (17)

A Bussac-Bédenac, aux côtés des autorités militaires, de nombreux acteurs ont pu présenter leurs actions en faveur de la biodiversité du terrain militaire : animation du site Natura 2000 (Région Nouvelle-Aquitaine et Agence MTDA), gestion des brandes avec l’intervention d’un agriculteur spécialisé (Conservatoire d’espaces naturels de Nouvelle-Aquitaine), Plan National d’Action pour le Lézard ocellé (DREAL Nouvelle Aquitaine et ObioS). La découverte d’élèves en exercice avec divers véhicules sur un parcours de franchissement a illustré l’importance de ce site pour l’entrainement des forces armées !