Cet hiver, pour la 2e année consécutive, la commune de Thézac a accueilli un troupeau de 530 brebis des Causses du Lot en itinérance pendant 2 mois sur 150 ha de propriétés privées, dont le site du Conservatoire. Une action qui inspire et aspire à être développée à l’échelle du département à travers la mise en place d’Aires Pastorales.
Des moutons pour la gestion
La pratique du pastoralisme existe depuis toujours, bien avant que le territoire ne soit aménagé, planté et cultivé… L’idée d’en faire un outil de gestion des milieux n’a émergé que récemment, en parallèle d’une prise de conscience sur les impacts écologiques des modes de gestion modernes des espaces naturels (entretien mécanisé, produits phytosanitaires, …).
Qu’ils soient bovins, ovins, caprins, porcins, équins, les troupeaux entretiennent ainsi certains espaces. C’est ainsi que propriétaires fonciers, viticulteurs, gestionnaires d’espaces naturels, collectivités, ont progressivement accueilli le retour des animaux, dans des logiques d’entretien tantôt épisodiques, tantôt pérennes. Notamment le CEN Nouvelle-Aquitaine qui a permis sur ses espaces le retour d’une forme d’élevage paysan, en mettant à disposition d’agriculteurs vertueux son foncier. Mais cette pratique reste encore toutefois peu connue et cantonnée aux sites du Conservatoires et quelques autres propriétaires.
Le pastoralisme en Lot-et-Garonne
L’enjeu aujourd’hui pour le Lot-et-Garonne et le CEN Nouvelle-Aquitaine est d’initier cette dynamique à plus large échelle, celle du département.
En automne 2022, la Commune de Thézac, sur l’idée d’une association d’éleveurs du Lot, a contacté le Conservatoire pour expérimenter la mise à disposition de foncier pour entretenir les espaces naturels du secteur. Ainsi, la commune et le Conservatoire ont accueilli les bergers sans terres de l’association Transhumance en Quercy, et plus de 500 agnelles de la race Causse du Lot qui sont venues pâturer leurs parcelles. Ces troupeaux font l’objet d’une “éducation” fourragère liée aux espaces naturels. La diversité végétale des pelouses thermophiles offre de nombreuses ressources à ces moutons qui entretiendront à termes de nombreux espaces naturels du Lot et prochainement du Lot-et-Garonne.
Le projet d’Aire Foncière Pastorale
Est alors née l’envie de développer une Aire Foncière Pastorale (AFP) à l’Est du département, pour cadrer et entretenir cette dynamique de mise à disposition de foncier aux pâtures, pour restaurer, entretenir les espaces tout en participant à la lutte contre les incendies.
Si cette dynamique d’AFP est déjà bien avancée sur les départements limitrophes, il s’agit d’un nouveau défi pour le Lot-et-Garonne. Défi sur lequel le CEN Nouvelle-Aquitaine s’investit en accompagnant un projet d’arrêté préfectoral, en lien avec la chambre d’agriculture soutenant le projet depuis le début, ainsi que le conseil départemental, les services de l’état, et les syndicats agricoles.
L’objectif final étant de conforter, d’apporter des moyens, des outils et des leviers, pour favoriser le développement de ces modes de gestion alternatifs, qui s’inscrivent pleinement dans la transition agroécologique, du développement des circuits courts et des filières locales.