Le Puy Laborie est un site à forts enjeux de biodiversité, situé sur les deux communes de Brive-la-Gaillarde et de Noailles et l’un des sites les plus anciens du Conservatoire d’Espaces Naturels de l’ancienne région Limousin (première intervention en 1999). Cette butte témoin alternant calcaire, marne et grès offre des conditions écologiques singulières, permettant l’expression de nombreux milieux (Pelouses calcicoles, Bas-marais alcalin…) et des espèces rares (Sonneur à ventre jaune, Spiranthe d’été, Leuzée conifère…).

Parmi les nombreuses actions de gestion qui ont permis la conservation de ce patrimoine naturel riche et rare depuis plus de 20 ans, la réouverture d’un bas-marais alcalin a été projetée sur l’hiver 2022-2023. Le Conservatoire d’espaces naturels a ainsi fait appel à la Régie de Territoire du Bassin de Brive, structure d’insertion professionnelle qui compte parmi ses compétences l’entretien des espaces naturels. Un débroussaillage et une fauche avec export ont ainsi été réalisés pour éviter la fermeture de cet habitat d’intérêt et optimiser l’expression de la diversité végétale locale.

Au vu de l’efficacité de ce chantier et de précipitations hivernales favorables, un nouveau chantier bénévole a été lancé le 25 février 2023. Ce dernier avait pour but de favoriser les écoulements d’eau temporaires (favorables à des espèces telles que l’Agrion de Mercure) et de créer un réseau de « gouilles », dépressions destinées à retenir l’eau, de dimension intermédiaire entre une flaque et une mare. Ces gouilles peuvent constituer l’habitat du Sonneur à ventre jaune, crapaud emblématique du fait de sa rareté et de la discontinuité de son aire de répartition. L’espèce est connue du Puy Laborie et l’on espérait par cette action favoriser les populations locales et renforcer leur implantation.

Les derniers inventaires de mai 2023 ont permis de constater que ces gouilles récemment créées ont été rapidement colonisées par des characées (algues d’eau douce et saumâtre) pouvant servir d’habitats à nombre d’espèces d’invertébrés aquatiques, par quelques espèces de libellules et par le Sonneur à ventre jaune. Restera à vérifier si les écoulements ont permis d’attirer l’Agrion de Mercure lors des prochains inventaires.

L’opération remporte en tous cas un franc succès et les bénévoles présents au chantier peuvent se réjouir des efforts accomplis, le Sonneur les en remercie !