En 2012, à la demande de ses partenaires historiques Charente Nature et la SFO, le Conservatoire d’espaces naturels de Nouvelle-Aquitaine (CEN Nouvelle-Aquitaine) validait un nouveau site d’intervention sur la vallée de la Charraud, une des 4 vallées calcaires au sud d’Angoulême. L’objectif principal était de sécuriser la présence d’un bas marais alcalin abritant l’une des 3 dernières stations charentaises d’Azuré de la sanguisorbe (de 5 à 20 individus). Appartenant à un propriétaire souhaitant conserver son bien, ce dernier est accompagné depuis 10 ans par le CEN Nouvelle-Aquitaine pour mettre en œuvre une gestion adaptée (rédaction d’un cahier des charges à destination du fermier, mise en place de chantier bénévole avec le lycée agricole, prestation d’entreprise prise en charge ponctuellement par le Conservatoire).
L’an dernier notre intervention a franchi un cap : le Conservatoire a été attribué par la SAFER de 7.3 ha de parcelles situées en bordure immédiate du marais. Cultivées depuis plus de 20 ans en maïs, le CEN Nouvelle-Aquitaine accompagné par ses partenaires (PRA, structure animatrice Natura 2000 LPO, association Charente Nature, syndicat de bassin SYBRA..) a recherché un itinéraire technique adapté pour la conversion de ses parcelles en prairies, bordés de cours d’eau et fossés. Au regard du contexte urbain et hydraulique en place, l’objectif est de viser l’installation d’espèces floricoles attractives pour l’Azuré de la Sanguisorbe, notamment Vicia cracca, Filipendula ulmaria, Cirsium palustre, Lythrum salicaria, en plus de Sanguisorba officinalis.
L’arrêt du maïs pendant 2 ans ayant laissé place à une belle friche post culturale, une première fauche avec exportation a été réalisée l’an passée et les rémanents ont été placés dans un des fossés de drainage. Viendront cet été, un léger griffage et la réalisation d’un semis de prairies PICTAGRAINE brossé sur une parcelle de la vallée de la charente.
Au printemps 2023, le CEN Nouvelle-Aquitaine a fait paraitre un appel à candidature pour attribuer ces surfaces conformément à notre engagement avec la SAFER : au final, ces 7 ha sont mis à disposition d’un couple d’éleveurs ovins et caprins qui pâturent les chaumes des Cothiers en rive droite de la Charreau : on ne pouvait pas trouver plus près ! Cette ressource viendra sécuriser leur apport en fourrage.
Il reste encore du travail mais l’opération de reconquête est en bonne voie ; la population source sera à nouveau suivie cette année par Charente Nature ; le Conservatoire s’assurera avec les éleveurs de l’entretien des parcelles. On se donne rendez-vous au printemps 2024.
