En Europe, les études montrent que moins de 20% des habitats naturels est en état de conversation favorable et que les espèces poursuivent leur déclin. Bordeaux Métropole n’est pas épargnée par ce phénomène particulièrement important en zone urbaine et périurbaine et déplore la disparition de certaines espèces de son territoire.
C’est pourquoi, Bordeaux Métropole développe depuis 2017 le plan d’action Biodiver’Cité lauréat de l’appel à projet national « Site pilote pour la reconquête de la biodiversité » et récompensé par le label Territoire Engagé pour la Nature.
Ce plan de près de 50 actions comprends des actions très opérationnelles de restauration écologique qui ont fait l’objet d’une réponse à l’appel du programme européen LIFE Nature et Biodiversité sous le nom LIFE Biodiver’Cité et ésilience, la restauration écologique au service des habitants.
La restauration écologique au service des habitants
Les êtres humains sont dépendants des biens et services que la nature procure : les services écosystémiques. La capacité de la nature à fournir ces services essentiels s’altère et l’un des objectifs principaux du projet LIFE Biodiver’Cité et résilience est de les restaurer et d’assurer qu’ils apportent tous les bénéfices nécessaires aux habitants de la métropole.
Parmi les services qui seront rétablis au travers du projet on retrouve : l’atténuation du risque inondation, l’atténuation des effets du changement climatique, la création d’ilots de fraicheur, la fourniture en énergie propre, l’amélioration du cadre et de la qualité de vie ou encore la pollinisation. Le projet permettra également de réduire certaines pollutions (lumineuses et sonores) ce qui apportera un intérêt aux espèces comme aux citoyens.
Les objectifs principaux du projet européen LIFE Biodiver’Cité et résilience
L’objectif général du projet est de lutter contre la perte de biodiversité et les menaces qui pèsent sur elle tout en apportant un intérêt pour les citoyens au travers de la restauration des services écosystémiques.
Bordeaux Métropole s’est fixée 5 objectifs stratégiques :
- améliorer la fonctionnalité du réseau écologique
- améliorer la qualité des habitats naturels et développer des exploitations agricoles soutenables
- réduire les menaces qui pèsent sur la biodiversité
- augmenter la fourniture en services écosystémiques
- promouvoir les actions de restauration écologique au service des habitants
Quelques grands chiffres
- 7005 ha de la métropole restaurés
- 41 000 habitants concernés par les actions
- 14 espèces en dangers visés par le projet
- 4,5 km de haies champêtres plantées en zone naturelle
- 6,5ha de forêt et de végétation plantés en zone urbaine
- 202 ha de zones humides restaurés
- 1300 points lumineux réduits
- 12km de continuités écologiques restaurés
- 5 zones de calme créées
- 7 services écosystémiques rétablis
- 11 700 MWh/an d’énergie propre produite, soit 1 000 foyers chauffés
Le budget du projet
Le cout total du projet est estimé à 5 898 984,90 € et sera financé à 60% par l’Union européenne, 18,8% par l’Agence de l’Eau Adour Garonne et 1,2% par la Région Nouvelle Aquitaine.
Nom du bénéficiaire | Rôle | Cout (€) |
Bordeaux Métropole | Coordinateur | 5 448 713,92 |
Fédération de pêche | Partenaire | 68 786,02 |
LPO Nouvelle Aquitaine | Partenaire | 115 485,10 |
SER Europe | Partenaire | 46 042,10 |
Cistude Nature | Partenaire | 103 579,21 |
CEN Nouvelle Aquitaine | Partenaire | 116 378,55 |
Total | 5 898 984,90 |
Les financeurs du programme :
Un travail partenarial
Afin de s’assurer la bonne mise en œuvre de ces actions de restauration, un consortium composé de Bordeaux Métropole et de spécialistes a été constitué :
- Bordeaux Métropole : pilote du projet LIFE Biodiver’Cité et résilience et responsable des actions de restauration écologique
- La Fédération des Associations Agréées de Pêche et de Protection du Milieu Aquatique de la Gironde (FDAAPPMA) : chargée du suivi des poissons.
- La Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) : chargée du suivi des chauve-souris, oiseaux et libellules et demoiselles.
- Cistude Nature : chargée du suivi des reptiles, des amphibiens et des mammifères.
- Le Conservatoire d’espaces naturels de Nouvelle-Aquitaine (CEN-NA) : chargée du suivi des papillons et des milieux naturels.
- La Société Européenne de Restauration Ecologique) (SER EUROPE) : chargée de diffuser les résultats du projet auprès d’autres collectivités françaises et européennes.
Des sites d’intervention
Plus d’informations sur les sites Natura 2000 de la métropole de Bordeaux ici.
Des actions pour la biodiversité et les citoyens
5 grandes actions de restauration écologique vont être mise en œuvre entre 2023 et 2027.
- Développement d’une exploitation agroécologique sur le site 1. Les marais de Peychaud sont aujourd’hui occupés par la culture intensive de céréales. La restauration consistera en la transition vers des cultures mixtes qui intégreront le réseau de chaleur de Bordeaux Métropole. Ces cultures seront adaptées au changement climatique et permettront un retour de la biodiversité et de zones humides. Cette action contribuera à la création d’une filière énergétique propre et à l’atténuation du risque inondation.
- Recul d’une digue sur le site 2. La jalle du sable est un cours d’eau endigué situé sur la commune de Blanquefort. Cette digue génère de nombreux impacts sur la biodiversité et ne remplie plus correctement son rôle en termes de protection contre l’inondation. La restauration comprendra le recul de la digue afin de recréer une berge de cours d’eau végétalisée et ainsi restaurer les habitats favorables aux espèces et aux zones humides mais également permettre une meilleure gestion du risque inondation.
- Réduction des pollutions lumineuses et sonores sur les sites 2, 3 et 4. Les pollutions lumineuses et sonores font partie des pressions les plus importantes qui pèsent à la fois sur la biodiversité et les êtres humains. Cette action consiste au déploiement de solutions de lutte contre la pollution lumineuse (dispositifs d’éclairage particuliers, suppression de dispositifs existants, réglementation pour les privés) et à la préservation des zones calmes identifiées dans le Plan de Prévention du Bruit dans l’Environnement (lien page web PPBE).
- Désartificialisation et renaturation en ville sur les sites 2, 3 et 4. Les zones urbaines peuvent accueillir la biodiversité à conditions de préserver des espaces de nature pour elle. Le projet permettra de planter 6,5ha de foret et de milieux naturels en ville pour les espèces et de développer un réseau favorable aux pollinisateurs. Cette action permettra également de recréer des ilots de fraicheurs à disposition des citoyens.
- Réouverture de cours d’eau sur le site 2. Les cours d’eau font parti des milieux naturels les plus artificialisés en France. Qu’ils soient busés, enterrés ou encore coupés (par des moulins, écluses, …), ils ne remplissent aujourd’hui plus leur rôle pour la circulation des poissons. Le projet permettra de restaurer les continuités pour les poissons en réouvrant un cours d’eau et en créant des contournements au niveau des moulins et écluses.
Des espèces en danger ciblées par le projet
Certaines espèces de faune et de flore sont particulièrement menacées. Ces menaces peuvent conduire à leur raréfaction, voire à leur extinction. Ainsi, l’état de conservation des espèces est considéré comme défavorable lorsque les paramètres qui conditionnent leur maintien se dégradent à un niveau tel que leur survie est remise en cause.
Le territoire de Bordeaux Métropole n’est pas épargné par ce phénomène et on y trouve des espèces en état de conservation défavorables. Le projet LIFE Biodiver’Cité et résilience a pour objectif de rétablir les conditions favorables au maintien de 14 espèces cibles :
- Les amphibiens :
- Les reptiles :
- Les papillons :
- Les libellules et demoiselles :
- Les chauve-souris :
- Les poissons