La Renouée du Japon (Reynoutria japonica) et plus encore la Renouée de Sakhaline (Reynoutria sachalinensis), et leurs hybrides, disposent d’une faculté de reproduction par bouturage bien supérieure à la majorité des plantes autochtones de France. Cette faculté leurs permette de coloniser rapidement de grandes surfaces en quelques années, et de s’installer durablement sur des niches écologiques au détriment d’autres espèces. Elles sont très présentes sur les milieux rudéralisés des bords d’autoroute, des bords de canaux entretenus à proximité des lotissements et des cours d’eau de notre région.
Le site du Lac vert sur la commune de Laruscade, a été désigné pour compenser les impacts de la LGV entre Tours et Bordeaux. Cet espace de près de 15 ha présente une mosaïque de milieux permettant l’accueil de nombreuses espèces à compenser (Damier de la Succise, Hottonie des marais, etc.). Néanmoins, certains secteurs ont également été colonisés par des espèces exogènes envahissantes : notamment la Jussie et la Renouée.
Depuis 2020, ce site fait l’objet d’un plan de gestion piloté par le Conservatoire et financé par LISEA (concessionnaire de la LGV) et COSEA (constructeur de la LGV). La problématique de la lutte contre les espèces exogènes envahissantes y est traitée avec beaucoup d’attention.
Dans ce cadre, le CEN a engagé cette année plusieurs techniques de lutte différenciées, qui à terme pourront être évaluées. Cette première phase de lutte concerne le fauchage et le bâchage par l’intermédiaire de tapis de roulement de carrière usagés. Ces tapis ont été récupérés auprès de nos partenaires : la carrière CMGO de St-Selve et la carrière GSM d’Illats. Ces tapis ont pour effet de priver la plante de tout accès à la lumière, et leur poids limite considérablement la repousse des rémanants.