Ou des potes aux rose..aux

Le Marais du Brezou, site historique du CEN Nouvelle-Aquitaine (première intervention en 1998), présente un intérêt majeur par la singularité des habitats qui y sont présents et leur rareté à l’échelle de la Corrèze. Mégaphorbiaie, Roselière à Phragmite, eaux stagnantes ou courantes sont autant de surfaces de zones humides dont les fonctions écologique et hydrologique sont essentielles. Ces milieux diversifiés abritent une faune et une flore remarquables et spécialisées qui font du Marais du Brezou un site naturel incontournable en Corrèze.

La roselière à phragmite est un habitat particulièrement rare dans le département. Autrefois fauchés par l’homme pour l’utilisation des tiges de roseaux en construction, ces milieux humides ont passablement régressé les dernières décennies. En effet, il s’agit de milieux de transition qui s’enrichissent progressivement par le dépérissement des phragmites qui font de nouvelles tiges chaque année. L’évolution naturelle est la forêt humide du type saulaie ou aulnaie.

Le Conservatoire a déjà procédé en 2016 à une action d’étrepage pour favoriser l’extension de la roselière. L’opération a été profitable puisque les phragmites occupent aujourd’hui une surface de 3 000 m². Afin de conserver ce bénéfice (filtration des eaux du Brezou, habitat d’espèces remarquables comme le Râle d’eau ou la Rousserolle effarvatte…), une fauche régulière est prévue. L’action n’avait pas pu être réalisée en 2023-2024 en raison de conditions météorologiques défavorables ou de défaut de bénévoles.

Ce 5 février, 5 bénévoles ont répondu présent et ont enfilé bottes et cuissardes pour rajeunir une partie de la roselière. Le chantier a consisté en la fauche d’un petit tiers des phragmites à l’aide de débroussailleuse, de faux et de faucilles, puis en l’export des tiges coupées dans les saulaies avoisinantes. La faible portance des sols, au vu de la pluviométrie des derniers mois, s’est avérée compliquée pour le transport des résidus de coupe et l’accès à certaines zones a été empêché par les niveaux d’eau, mais l’objectif a globalement été atteint. Un suivi annuel automnal de la roselière est réalisé en parallèle afin de vérifier l’efficience de cette pratique sur la dynamique des roseaux, ce que semblent déjà indiquer les premiers résultats. Nous remercions grandement les volontaires qui nous ont aidé à mener à bien cette action malgré des conditions difficiles !