Utiliser le feu pour lutter contre le feu ? Quel impact a-t-il sur la biodiversité ? S’adapter à des risques incendies grandissant partout en France (en lien avec le changement climatique) ?
Voici un échantillon des thèmes abordés lors des 33e rencontres nationales du réseau de l’emploi intégré du feu (REIF) qui se sont tenues les 20,21 et 22 novembre à Dax, rencontres auxquelles le CEN Nouvelle-Aquitaine a été convié par la Cellule de brûlages dirigés du sud-ouest qui a organisé cet évènement.
Le 2e jour, axé sur l’impact du feu sur la faune, la flore et le sol, a permis au Conservatoire d’évoquer le contexte écologique et le brûlage dirigé du camp militaire de Captieux, site sur lequel une convention a été signée l’an dernier par le Ministère des Armées et le Conservatoire dans le cadre du programme LIFE NaturArmy. Cela a été l’occasion de parler du camp militaire de Captieux sur lequel le feu est un élément important pour la gestion des milieux ouverts, notamment des landes humides. Bien qu’il ait permis le maintien de ces habitats, de plus en plus rares dans la région, et des espèces faunistiques et floristiques liées, le manque de recul sur les impacts du feu sur la biodiversité est criant, d’où la volonté de mettre en place des études. D’autres gestionnaires ont été impliqués sur ce thème et ont pu pousser la réflexion comme la Réserve Naturelle Nationale du Pinail ou encore le Syndicat des Lacs Médocains. Le brûlage dirigé utilisé pour la gestion des espaces naturels représentait un partage d’expérience pour les pompiers dans l’emploi du feu et l’organisation des cellules brûlage dirigé en France.
Le public était d’environ 200 personnes et composé pour la majorité de pompiers venus de métropole, d’outre-mer mais aussi d’Espagne. Le feu tactique et le contre-feu sont de plus en plus étudiés par la cellule brûlage dirigé pour mieux lutter contre les incendies comme ce fut le cas en 2022 en Gironde et dans les Landes.
L’évolution des risques incendies liés aux changements climatiques a notamment été évoqué. Avec une augmentation de plus de 50% du stock bois sur pied depuis 1985 et l’augmentation des incendies avec 2 fois plus de surfaces brûlées depuis 2015 (soit 17 000 ha/an), la biodiversité sera nécessairement une victime mais à quel point ? Un des enseignements de ces rencontres et de ce constat est le besoin de se concerter entre les différents acteurs engagés dans la prévention et la lutte des feux d’espaces naturels.